En commune III du District de Bamako, le candidat de l’ADEMA Adama Sangaré était sorti vainqueur au 1er tour des législatives du 24 novembre dernier.
Qualifié de Bernard Madoff malien (un financier escroc américain condamné à 150 ans de prison), le maire du District de Bamako, sorti récemment de prison pour cause de spéculation foncière, avait devancé nombre de candidats dont le Professeur Kalilou Ouattara du RPM, la député sortante Mme Safiatou Traoré (SYNOUMA) et le maire de ladite Commune Kader Sidibé.
La probable victoire de cet homme, au 1er tour s’explique aisément. Il aurait mis l’argent au devant de la scène lors de la campagne. Combien ? Inutile de vouloir chiffrer les millions que ce spéculateur foncier, contre lequel il ya plus de 1000 plaintes au niveau de la justice, a injecté dans sa campagne. Pagnes (il est le seul à en confectionner en commune III), tee short, motos, Djakarta distribués, billets de banque distribués… Point n’est besoin de faire un inventaire de présents qu’Adama a offert aux électeurs qu’il drainait comme du bétail dans les centres de vote.
Outre ce forfait, l’homme aurait convoyé plusieurs électeurs venus d’ailleurs, notamment de Ségou sa région natale. Son macabre plan a été exécuté via les tranferts d’électeurs. Un processus à l’allure de tricherie que la Délégation générale aux élections (DGE) accepte sans fioriture.
Sur l’étendue du territoire quelques 160 000 électeurs ont transféré leur lieu de vote pour ces élections législatives. Nombreux sont les candidats à la députation qui y vu en cela une source de fraude. Car, ont-ils estimé que le transfert des électeurs n’a profité qu’aux candidats les plus riches comme Adama SANGARE.
Ce qui dont on est sûr, c’est que Adama Sangaré a fait tranférer plus de 1000 électeurs en Commune III du District de Bamako. Pendant que ces concurrents battaient campagne lui mûrissait calmement son plan.
Et puis, comment peut-on même permettre à ce individu de se présenter à l’élection. Sorti de prison il y a peu, l’homme doit affronter le courroux de nombre de personnes qu’il a dépossédées de leurs terres.
Parmi elles, la Cellule des Sans Voix (Csv) qui a renconré la presse le 12 mai 2013 à la Maison de la presse afin de dénoncer le retrait abusif, par Adama Sangaré, des lots à usage d’habitation des veuves, orphelins, pauvres et immigrés, en violation des textes fonciers et domaniaux en vigueur dans notre pays.
Pour ces victimes, c’est à travers « un réseau mafieux » que le maire du District de Bamako, Adama Sangaré et ses acolytes violent econtinuent de violer de façon flagrante le décret N° 02-112/P-RM du 06 mars 2002 déterminant les formes et conditions d’attribution des terrains dudomaine privé immobilier des collectivités territoriales.
Malgré la mise en garde du gouverneur du District de Bamako d’alors, Ibrahim Féfé Koné et du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales de l’époque, le Général divisionnaire Kafougouna Koné, par une lettre confidentielle adressée à tous les maires des communes du District de Bamako. M. Sangaré a toujours fait la sourde oreille. Et pourtant, cette lettre lui demandait de surseoir à cette pratique et d’annuler toutes les décisions se rapportant à de nouvelles attributions de parcelles retirées, afin d’éviter tout contentieux pouvant être préjudiciable à la collectivité.
Aussi, selon la même lettre confidentielle, les retraits des parcelles et terrains doivent se faire suivant une procédure qui suppose une mise en demeure préalable et une notification de retrait à l’ancien propriétaire. Le maire du District, en violant ce décret, selon la Cellule des Sans Voix se croit au-dessus de la loi.
Les victimes du Maire glouton n’ont pas manqué d’inviter nos plus hautes autorités à s’impliquer davantage pour mettre fin à cette pratique mafieuse du maire du District et de ses complices, qui ne fait que ternir l’image du Mali.
Le combat de la Cellule des Sans voix commence à porter fruit dans la mesure où, selon eux, sur les 5000 parcelles qui ont fait l’objet de spéculation foncière, plus de 3000 ont été récupérées grâce à l’engagement de juges patriotes.
Ce Adama Sangaré n’aura qu’un oeil pour dormir, c’est pourquoi beaucoup pensent qu’il entend devenir député pour bénéficier de l’immunité pour s’extraire des mailles du filet de la justice.L’Association des résidents de l’Aci 2000 (Ar-Aci 2 000) demeure, elle aussi, aux aguets. Elle compte sur les plus hautes autorités maliennes pour mettre fin aux agissement de Adama Sangaré.
Elle a déjà adressé une lettre au ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, le 18 février 2013, pour lui demander de suspendre le maire du district de Bamako. Pour cause : ce dernier a signé la décision N°00081 portant sur le morcellement d’un terrain qui est pourtant réservé comme un espace vert, au vu du plan directeur de la zone et comportant deux lots, notamment le N°1306 et 1307 cédés illégalement à des particuliers.
Pour barrer la route à Adama Sangaré, de nombreux autres candidats perdants, ont invité leurs militants à voter massivement pour le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), le Professeur Kalilou Ouattara, au deuxième Tour de l’élection législative qui s’est déroulé le 15 décembre 2013.
Apparemment, les électeurs de la Commune III ont respecté les consignes de vote. Le slogan : « Tout sauf Adama Sangaré » a fonctionné à merveille. D’autant que, selon les résultats provisoires du Ministère de l’Administration Territoriale, c’est le candidat du RPM, le Pr. Kalilou Ouattata qui arrive en tête.
En ayant affaire avec la justice de notre pays, l’homme doit s’expliquer. Ce qu’il voulait éluder en portant l’écharpe « Vert, Jaune , Rouge » de l’Assemblée nationale afin de bénéficier de l’immunité parlementaire. Toute chose qui, pensait-il, le mettrait à l’abri.
Echappant ainsi aux milliers de victimes qu’il a dépossédées, spoliées.