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Législatives 2013 : la très disputée commune III

Dix huit listes de candidature sont compétition pour l’unique siège de député auquel la circonscription a droit.

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Par sa taille, c’est la plus petite circonscription électorale du District de Bamako. Mais la Commune III n’en est pas moins convoitée. Bien au contraire. Pour un seul siège à pouvoir, 18 listes de candidatures sont en compétition. Ce chiffre est cependant en deçà de celui de 2007 où 23 listes s’affrontaient.

Considérée à juste titre comme le centre nerveux de la capitale (elle abrite la plupart des services publics, des commerces et autres établissements), la Commune III, disent certains, est aussi la plus politisée. Et l’une des particularités de la circonscription est que depuis l’avènement de la démocratie en 1991, aucun député n’a jusqu’ici réussi à se succéder à lui-même. A chaque législature, elle a changé de représentant à l’Hémicycle : Me Ibrahima Berthé du CNID (1992 à 1997) ; Moustaph Soumaré de l’ADEMA-PASJ (1997-2002) ; Bréhima Bomboté du RPM (2002-2007). Mme Touré Safiatou Traoré, la députée sortante et candidate à sa propre succession avait été élue en 2007.

Parmi les 18 candidatures qui vont croiser le fer, il y a en qui focalisent l’attention et suscitent le plus de commentaires comme le maire du District de Bamako, Adama Sangaré, porte-drapeau de l’ADEMA-PASJ, l’ancien parti au pouvoir.  Pour lui, ce scrutin représente un enjeu majeur à trois titres. D’abord ces élections sont très importantes pour le pays qui revient de la plus grave crise de son histoire et qui a besoin d’institutions légitimes pour accompagner le nouveau président de la République. « Ce scrutin est aussi un enjeu majeur pour l’ADEMA qui après avoir perdu la présidentielle est dans un état d’émiettement caractérisé par beaucoup de départs dont celui du président intérimaire de la direction du parti Ibrahima N’Diaye », relève le maire du District. Ces élections sont également  cruciales pour la section Adema de la Commune III qui vient de vivre deux législatures de disette.

Une autre particularité de ce scrutin  en Commune III, note Adama Sangaré est le fait que sur les 18 listes, 4 candidats sont issus des rangs de l’Adema dont un désigné par la direction du parti. Les trois autres se présentent en indépendants. Il s’agit du maire de la Commune III, Abdel Kader Sidibé, de Salif Sissoko dit « Brian » de la liste Horonya et de Mamadou Fadiala Diallo qui se présente sur la liste indépendante « IFDN Fasoden Numan ».

Cette  multiplicité de candidatures, reconnaît Adama Sangaré, est un défi posé à l’ADEMA. La section du parti dans la commune  entend bien le relever, assure le maire du District. Après la désignation du candidat par la conférence de section, les 12 sous-sections de la commune ont été mises en mission d’information  auprès des militants et sympathisants du parti. Quand la Cour constitutionnelle a validé la candidature, celle-ci a été portée devant les autorités religieuses et coutumières de la commune pour leurs conseils, appuis et bénédictions. Le troisième acte a été le lancement de la campagne du candidat. Parmi les autres activités prévues  pendant la campagne figurent des actions d’assainissement dans les 22 quartiers de la commune.

Adama Sangaré estime que son parti est le mieux structuré en Commune III avec 12 sous-sections et  qu’il dispose de relais partout. En outre, la liste serait soutenue par une dizaine de partis assez représentatifs qui ne présentent pas de candidat  dans la circonscription et par 80 associations.

Le  maire de la Commune III, Abdel Kader Sidibé, qui se présente sur une liste indépendante est, lui, soutenu par une plateforme de 38 associations de jeunes, 49 associations de femmes et la représentation communale de la Chambre des métiers, selon son mandataire, Oumar Baba Traoré. Le candidat peut aussi compter sur le soutien de l’UM-RDA Faso Jigi, du PDES et de responsables d’autres partis politiques à titre individuel. Le candidat  entend également  entraîner une bonne partie des militants de son parti.

La liste indépendante a organisé sa campagne autour d’une stratégie qu’elle pense efficace. Le regroupement des femmes se réunit tous les matins à partir de 10 heures au quartier général du candidat au Badialan III. Le candidat reçoit  mardi et jeudi au même lieu. Les associations de jeunes des 22 quartiers de la commune sont en train de faire du porte à porte. A ce propos, le mandataire du candidat estime qu’une élection de proximité nécessite une campagne de proximité. Dans chaque quartier existent des cellules reparties entre différents secteurs. Le tout est chapeauté par un point focal appelé coordonnateur. Le lancement officiel de la campagne du candidat est prévu  pour demain samedi. Dans la foulée, il  effectuera des visites de courtoisie dans des familles.

Abdel Kader Sidibé  connaît bien la Commune III  dont il est le maire depuis 15 ans. Il est d’ailleurs le seul maire d’une commune du District à avoir obtenu deux mandats successifs. Il a également présidé l’Association des municipalités du Mali (AMM).

Comme en 2007, la campagne de la députée sortante, Mme Touré Safiatou Traoré, se fait dans une certaine discrétion. Sans tambour ni trompette. Lors du lancement de sa campagne samedi dernier, elle quand même a drainé une foule de sympathisants composée majoritairement de jeunes et de femmes, deux couches sociales pour lesquelles la candidate dit avoir de grandes ambitions.  Elle mène une campagne de proximité ciblée sur ces deux couches de la société. Cette tactique s’était révélée payante en  2007 lors des deux tours des législatives. Au premier tour, la candidate qui se présentait sous les couleurs du PCR avait caracolé devant les 22 autres listes de candidatures avec 15,14 % des voix, avant d’être pratiquement plébiscitée au deuxième tour face à Bréhima Bomboté. Cette fois-ci, Mme Touré Safiatou Traoré se présente  avec le parti SYNOUMA (Synergie pour un nouveau Mali). Son ancien parti, lui, présente un autre candidat en la personne de Kabiné Doumbia.

La bataille de la Commune III sera d’autant plus rude que d’autres grosses pointures comme le RPM avec le professeur Kalilou Ouattara et l’URD qui a comme porte-drapeau Boubacar Sidiki Samaké, sont en lice et comptent bien s’emparer de l’unique siège tant convoité.

S. DOUMBIA

Source: l’Essor

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