Dans une volte-face inattendue, Nouhoum Sarr a voté le lundi 12 mai 2025 contre le projet d’abrogation de la charte des partis politiques soumis au Conseil national de transition. Ce vote est en contradiction avec ses prises de position antérieures en faveur de cette réforme pour le renouveau de la démocratie dans notre pays. Ce revirement illustre une duplicité de Monsieur ‘’Dôrômai tè bo a la’’ et étale davantage son incohérence sur le processus de renouveau qu’il prétend défendre.
Le Conseil national de transition, agissant comme une caisse de résonance du gouvernement, a adopté ce lundi le projet d’abrogation de la charte des partis politiques ainsi que la loi portant statut du chef de file de l’opposition. Sans surprise, le texte a été adopté avec une majorité écrasante de 130 voix pour et seulement deux abstentions. Le lendemain, le texte a été promulgué et publié dans le journal Officiel.
Seuls deux membres de l’organe législatif de la transition, Hamadoun Amion GUINDO et Nouhoum SARR, se sont opposés au projet controversé d’abrogation de la charte. Ce courage apparent ne doit cependant pas occulter la contradiction affichée par SARR. L’opposition de Monsieur ‘’Dôrômai tè bo a la’’ à cette l’initiative n’est pas passée inaperçue parce qu’elle contraste avec ses déclarations antérieures.
Il avait affirmé avec véhémence, il y a à peine quelques semaines, que l’abrogation de la charte des partis constituait une étape nécessaire pour assainir le champ politique et instaurer une démocratie répondant aux aspirations du peuple.
Lui qui soutenait que « ce n’est pas la démocratie qui est en danger, c’est leur mauvaise démocratie qui est en danger » pour défendre une ligne de rupture claire avec l’ancien ordre politique affaiblit cette posture par son surprenant revirement. Il y a encore quelques semaines, il défendait mordicus le bien-fondé de l’abrogation de la charte des partis politiques avant de renier son soutien à l’initiative dont l’un des objectifs, soutenait-il, était de poser le jalon d’un avenir démocratique dans notre pays.
Par cette décision, Nouhoum SARR affiche son incohérence sur ce projet de texte du gouvernement adopté par le CNT s’inscrivant, selon lui, dans une démarche de refondation de la démocratie malienne, trop longtemps malmenée par des acteurs politiques aux intérêts souvent éloignés de ceux du peuple. En clair, Monsieur ‘’Dôrômai tè bo a la’’ qui prétendait défendre le renouveau de la démocratie dans notre pays, entretient la confusion sur la sincérité et sa conviction dans ce combat.
Ce double discours nuit plus à la démocratie que la pléthore des partis politiques qu’il a regrettée. Parce que le manque de confiance aux acteurs est dû en partie à l’incohérence des responsables politiques. En effet, ce revirement politique est loin de renforcer la crédibilité du processus démocratique, par conséquent contribue à alimenter les soupçons d’opportunisme et de manque de rigueur.
PAR SIKOU BAH
