Mahamadou Soumbounou connu sous le sobriquet Mylmo, figure montante de la scène musicale malienne, continue de faire parler de lui bien au-delà des frontières de notre pays. Son exploit sur la scène musicale s’explique en partie par sa particularité d’instruments traditionnels kora, Ngoni, djembé et balafons et surtout son inspiration. Artiste engagé, entouré de sa bande soudée de musiciens et de poètes urbains, il s’impose aujourd’hui comme une voix puissante des luttes sociales et économiques qui secouent le Mali.
Depuis ses débuts dans les quartiers populaires de Bamako, Mylmo s’est distingué par des textes percutants, portés par un flow authentique et un attachement profond aux réalités de son peuple. Loin de se contenter de divertir, il dénonce avec franchise la corruption, le chômage des jeunes, les inégalités et les tensions qui gangrènent la société malienne. Ce franc-parler, loin de lui nuire, lui a valu un immense respect dans tout le pays, particulièrement chez la jeunesse en quête de repères.
Son influence a franchi un cap lors de sa récente collaboration avec le mythique duo Amadou & Mariam. Le morceau, mêlant afro-blues et hip-hop engagé, a été salué comme un pont entre les générations et les genres. « Travailler avec eux, c’était un honneur. Ils ont toujours chanté l’espoir. Moi je viens rappeler ce qu’il reste à faire », confie Milmo, avec l’humilité et la détermination qui le caractérisent.
Aujourd’hui, l’artiste se prépare à franchir un nouveau cap : une tournée américaine, avec plusieurs dates prévues entre New York, Atlanta, Chicago et Los Angeles. L’objectif : porter la voix du Mali sur les scènes internationales, faire découvrir ses combats à un public plus large, mais aussi bâtir des ponts culturels avec la diaspora africaine. Sa bande l’accompagne, fidèle au poste, entre percussions traditionnelles, beats modernes et refrains aux accents de griot.
Mais pas question pour Mylmo de s’installer loin de sa terre. « Je vais aux États-Unis, mais c’est pour mieux revenir. Mon combat est ici, au Mali. La musique, c’est mon arme, et ma scène, c’est le peuple ».
Une tournée à suivre de près, tant cet artiste pas comme les autres semble bien décidé à faire du micro un outil de transformation sociale.
PAR MODIBO KONÉ
