Dakar est la capitale de la jeunesse cette semaine avec le quatrième Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies pour les Objectifs du millénaire pour le développement, les fameux OMD. Près de 500 jeunes d’Afrique et de la diaspora sont réunis pendant quatre jours à partir de ce lundi. Le sommet est placé sous la présidence du Premier ministre Aminata Touré. Un thème : le chômage des jeunes dans l’agenda post-2015 des Nations unies.
En Afrique, 70 % de la population a moins de 30 ans, un jeune sur 2 n’a pas d’emploi ou est sous-employé et parmi eux, de plus en plus de jeunes diplômés. Pour vivre, il faut faire le taxi-moto, le mécano ou traîner dans les rues pour vendre n’importe quoi du moment qu’on vend quelque chose.
chômage des jeunes est une à retardement », déclare Boureima Diadié, le représentant au Sénégal du Fonds des Nations unies pour la population qui fait observer que « tous les pays émergents ont investi dans la planification familiale » et de constater qu’en Afrique, les maigres ressources des Etats sont consacrées aux dépenses sociales alors qu’il faudrait investir dans d’autres secteurs pour pouvoir redynamiser les économies.
« Les jeunes sont une importante force de changement et un atout majeur pour le développement. Leurs besoins en termes d’emploi, de santé, d’éducation doivent être pris en compte dans l’agenda post 2015 », explique Djibrill Diallo, président d’honneur du Réseau des jeunes leaders d’Afrique, le Rojalnu qui organise le sommet. « Il est temps que les paroles des jeunes soient entendues des décideurs » conclut-il.
Une lutte pour « joindre les deux bouts »
Parmi les participants, la star de la musique sénégalaise Baaba Maal, ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies. « Etre jeune en Afrique cela veut dire que l’on est concerné par l’épanouissement de sa famille. On met une très grande responsabilité sur les épaules du jeune Africain, explique le chanteur. J’ai écrit une chanson dans laquelle je dis que la réalité du jeune Africain, que ça soit dans les grandes villes ou dans les petits villages, c’est de se lever le petit matin d’aller d’Est en Ouest, du Nord ou Sud et d’essayer de joindre les deux bouts. C’est passer même dans le langage courant en Afrique : joindre les deux bouts, avoir quelque chose à amener à la maison en fin de journée, et si on ne le fait pas on n’est pas respecté chez soi. Cela crée une frustration chez certains jeunes qui veulent prendre le temps d’apprendre, aller à l’école, prendre le temps de grandir… Nous, en tant qu’artistes, qui avons la chance de pouvoir chanter dans nos langues de parler d’abord aux parents, aux autorités et essayer de réfléchir tous ensemble aux issues pour que cette jeunesse puisse travailler. C’est le cri du cœur de la jeunesse africaine. »
rfi