Dans le sillage des 5 ans accordés au Général Assimi Goïta, les membres du CNT raflent grandement la mise en matière de durée parlementaire.
On eut dit même qu’être député nommé est plus juteux qu’être élu sous les cieux du Mali Kura. Avec le 3ème bail dont bénéficie l’actuel président après les 18 mois négociés avec la CEDEAO, puis les 24 mois souverainement pris par décret lors des sanctions communautaires, Koulouba voit son patron continuer sur la durée. Un bail qui s’étend également à ceux qui ont accordé leur caution à la modification de la nouvelle Charte de la Transition, le CNT en l’occurrence.
À fond sur le terrain pour les futures législatives, les membres de cet organe législatif pourront désormais se reposer et économiser argent et économie. Ils ont l’occasion de consolider leurs assises auprès de la base en 5 ans. Dans un contexte où les acteurs politiques sont affaiblis et ont plus ou moins perdu leur influence, les membres du CNT en tirent en tout cas les grands dividendes électoraux.
Ils ont certes consenti à la réduction de leurs indemnités au bout d’une longue polémique, mais les parlementaires du Mali Kura battent les records et compensent par la longévité de leur législature ce qu’ils perdent par le renoncement. Dans l’histoire parlementaire du Mali, ils dépassent ainsi l’assemblée nationale de 2013 qui a survécu jusqu’aux législatives de Mars 2020 à force de prolongations. Sous l’égide de l’honorable Isaac Sidibé comme détenteur du perchoir en son temps, la 5 eme législature aura bénéficié d’un bonus de 2 ans au total. Au Mali kura ou le CNT à bientôt 5 ans, la charte révisée conduit à un mandat parlementaire de 10 ans.
Certes le spectre d’un remembrement plane sur l’institution conduite par le Général Malick DIAW, mais y siéger reste doublement avantageux. D’abord parce que la transition ne finit que par les présidentielles où agents de l’Exécutif et législatif peuvent rempiler, ensuite parce que les membres du CNT pourront cohabiter avec le président malien issu des urnes jusqu’à l’organisation des législatives. Élections où soutiens de la transition, leaders politiques classiques et figures influentes du Mali Koro croiseront le fer. En attendant, les empoignades ont lieu en sourdine pour la quinzaine de sièges vacants au CNT qui pourraient être attribués pendant la session budgétaire d’octobre.
- KEÏTA
Source: Le Témoin