Contre le projet de statut présumé taillé sur mesure et permettant aux responsables de se maintenir en poste ; réduisant la liberté syndicale et en violation de la constitution ; des perdiems et frais de mission du PMU Mali perçus par le PDG et jamais reversés aux bénéficiaires, la section syndicale de la Police a décidé de se dresser.
Le S.G de la SPN, M. Daouda Cissé l’a dit hier Mercredi au cours d’un entretien qu’il nous a accordé au siège de la CSTM. Il était accompagné du Sergent de police Fadiala Maïga, SG du comité GMS MO.
Le SG SPN, le Sergent-chef Daouda Cissé n’est pas passé par le dos de la cuillère en parlant du futur statut de la police nationale élaboré par l’administration et qui interdit fondamentalement la liberté syndicale notamment dans ses articles 38 et 39.
A ses dires, l’Article 38 stipule que : « Pour des besoins de sûreté et de continuité de l’Etat, la législation en vigueur relative aux conditions d’exercice du droit de grève dans les services publics n’est pas applicable aux fonctionnaires de la police nationale notamment en ce qui concerne le droit de grève».
Et pour sa part, l’Art 39 précise : Les arrêts de travail, les manifestations sur la voie publique, l’incitation à la révolte contre la hiérarchie, les marches, les interventions non autorisées dans la presse sont interdit ».
Selon l’orateur, «il s’agit d’un statut élaboré par Kansaye et son adjoint Kassim Sininta lesquels n’ont consulté aucun syndicat. Il est tout simplement destiné à museler les syndicalistes de la police qui défendent les droits et intérêts de leurs militants… Nous n’allons jamais accepter un tel statut et allons user de tous les moyens légaux».
Ce nouveau statut viole même la constitution en son article 20, a indiqué le SG. L’article 152 du même statut stipule à propos de la retraite : « Sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite les fonctionnaires de la police nationale atteints par la limite d’âge. Celle-ci est respectivement fixée à : 62 ans pour le corps des commissaires, 59 ans pour les inspecteurs et 58 ans pour les sous –officiers. Toutefois, si les circonstances l’exigent, le Président de la république et le ministre chargé de la sécurité peuvent, par nécessité de service, prévoir pour une durée limitée ne dépassant pas (03) années, le maintien en service par Décret du Président de la République des commissaires, et par arrêté des inspecteurs et sous-officiers ».
Cette option taillée sur mesure, selon Daouda Cissé, est une manière pour les responsables de s’accrocher à leurs postes et de barrer le chemin aux jeunes, surtout quand on sait que le l’actuel D.G et ses protégés doivent être admis à la retraite dans moins de deux, voire d’une année pour certains.
Et de signaler que «le statut en vigueur datant de 2008 (sous l’ère ATT) que tous les policiers continuent de combattre a été élaboré par ces mêmes hommes. Voilà que Les mêmes (Kansaye et Sininta) tentent d’imposer un statut qui nous donnent des sueurs froides».
Des per diem et frais de mission du PMU Mali
«Bientôt quatre mois, que les frais de mission et perdiem des éléments déployés au PMU Mali ne sont pas disponibles. Et pourtant et contrairement à d’autres sociétés, on ne donne que 700 FCFA par jour aux éléments déployés dans les locaux du PMU et pour les frais d’escorte 12.500FCF en 72 heures .Par contre, dans certaines sociétés un agent gagne près de 50.000 FCFA comme frais d’escorte».
Le SPN affirme avoir saisi le DG de la police à travers plusieurs correspondances qui sont restées sans suite. «Et le PDG du PMU Mali, à travers la lettre n°15 081/PMU Mali datant du 1er Avril 2015 nous renvoie à notre Direction à laquelle le montant a été directement versé mais non perçu par les bénéficiaires. Seul Kansaye connait la teneur du contrat de la police avec le PMU Mali. Malgré tout, les agents continuent à exercer correctement leur travail» a révélé l’orateur.
Des licenciements abusifs
«Deux de nos camarades policiers ont été arbitrairement licenciés de la police. Il s’agit de l’Adjudant Youssouf Fofana ex SG du SPN et du sergent Aliou Djibrilla Maiga. Le premier lui, a été victime de sa lutte syndicale. Il a été viré pour abandon de poste à Sikasso alors qu’il était permissionnaire. Cet homme avait tenu tête au DG Kansaye en organisant une marche interdite par ce dernier et en tenant des propos en prélude à la manifestation «Il n’y a pas Directeur plus méchant et plus égoïste que Kansaye»
Quant au second, il avait fait un accident de la circulation ayant occasionné des blessures graves et un mois de congé émanant de son médecin et prouvé par acte d’huissier. Malgré tout ils ont perdu leur emploi…
Et le Sergent-chef Cissé de conclure que des langues se délient déjà à propos d’une éventuelle négociation avec une société française au point de prendre en main le service de l’immigration (chargé de l’établissement des passeports). Elle aura besoin d’au moins 5 policiers et ceux désirant y travailler doivent démissionner ou prendre une disponibilité.
Au sergent-chef d’inviter les policiers à la vigilance et combattre les abus et injustices dont la police fait aujourd’hui l’objet.
Toumani Coulibaly
Source: La Sentinelle