La ministre a dressé un état des lieux précis du maillage sanitaire malien, révélant un total de 1 751 Centres de santé communautaire (CSCOM) et 165 Centres de santé de référence (CSREF). Elle a rappelé le rôle fondamental du CSCOM en tant que premier point de contact pour les patients présentant des pathologies moins complexes. Le CSREF, lui, intervient en cas de besoin de référence.
Dans cette logique, le Colonel Touré a insisté sur une clarification essentielle : les ambulances doivent être stationnées dans les CSREF et non dans les CSCOM. « Dans notre schéma, les ambulances doivent être stationnées dans les CSREF et quand il y a des références-évacuations, ceux-ci doivent envoyer des ambulances pour transporter le ou la patient(e) concerné(e) », a-t-elle précisé, soulignant la nécessité d’une vaste campagne de sensibilisation à ce sujet.
L’accueil dans les structures de santé est un point de friction récurrent, source de nombreuses récriminations de la part des citoyens. La ministre a mis l’accent sur l’importance de la sensibilisation de toutes les parties prenantes, se disant convaincue qu’un patient « bien accueilli est à moitié soigné, en tout cas soulagé ». Elle a également appelé à plus de compréhension de la part des malades et des usagers, les invitant à éviter la propagation d’informations infondées.
Fermement, le Colonel Assa Badiallo Touré a exprimé la disponibilité de son département à recevoir les dénonciations étayées par des preuves, promettant d’assumer les responsabilités qui en découlent. Elle a réaffirmé l’exigence de prise en charge immédiate et efficace des urgences. « Quand un patient est reçu aux urgences, la prise en charge doit être efficace. Si la personne vient sans être accompagnée par un parent, les urgentistes font le travail et la structure prend en charge l’ordonnance qui sera remboursée ensuite par l’État », a-t-elle clarifié, avant d’inviter chacun au respect des principes de consultations externes et de soins, insistant sur l’égalité de tous les malades devant le médecin.
Concernant la prise en charge financière des malades, la ministre a salué l’impact positif de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), qui permet au patient de ne payer que le ticket modérateur (30% pour la consultation, 20% en cas d’hospitalisation). Elle a également souligné les efforts des autorités pour renforcer le plateau technique et mettre à disposition des spécialistes dans de nombreuses structures.
En ligne avec l’axe 4 de la lettre de cadrage du Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, axé sur l’amélioration de la couverture sanitaire, les États Généraux de la Santé (EGS) ont élaboré un plan d’actions décennal, dont l’évaluation d’étape sera régulière.
Face à la croissance démographique, le Colonel Touré a reconnu la nécessité de changements en termes d’équipements, d’infrastructures et de renforcement du personnel soignant, tout en plaidant pour plus de compréhension et de tolérance envers ce dernier. Le ministère s’engage d’ailleurs à recruter davantage de professionnels de la santé.
La ministre a insisté sur l’accessibilité des soins pour tout Malien, notamment grâce à l’AMO, et a annoncé la transition progressive vers l’Assurance Maladie Universelle (RAMU). Ce nouveau régime de protection sociale, qui concernera l’ensemble de la population, promet une couverture allant jusqu’à plus de 90% et l’octroi de gratuités ciblées. L’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM) continuera de prendre en charge gratuitement environ 3 millions de personnes indigentes dans le cadre du Régime d’Assistance Médicale (RAMED).
Ibrahim Kalifa Djitteye