Barack Obama doit annoncer dans les jours qui viennent ses décisions concernant la NSA. Il doit choisir parmi une cinquantaine de recommandations, celles qui assainiront les pratiques de l’agence de renseignements. Dans ce contexte, les rédactions du New York Times aux Etats-Unis et du Guardian en Grande-Bretagne lancent une campagne internationale pour demander la clémence envers Edward Snowden, l’informaticien qui a révélé les pratiques de la NSA. Pour l’instant la Maison Blanche reste sur sa position : Snowden doit rentrer pour faire face à ses responsabilités.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Edward Snowden est en exil en Russie alors qu’il risque 30 ans de prison dans son pays. Snowden est-il un héros ou un traitre ? Il a en tout cas rendu service à son pays. Barack Obama a demandé un audit à la suite des révélations de l’informaticien. Un juge a aussi qualifié de violation flagrante de la Constitution les agissements de la NSA.
Les journaux qui se portent au secours de Snowden et développent ces arguments ne demandent pas une amnistie totale, mais une négociation comme cela peut se faire aux Etats-Unis – un allégement de la peine encourue contre la restitution des documents. « Certes Snowden a violé la loi, mais pour le bien de la communauté », disent-ils, cela ne mérite pas de passer le restant de ses jours en prison.
Ces arguments des avocats de Snowden sont diversement reçus aux Etats-Unis. Un responsable de la NSA qui plaidait la clémence à la télévision s’est rétracté, et un autre juge a pris le parti de l’administration, expliquant que la NSA n’avait en rien enfreint la loi.
Mais le débat ne va pas s’arrêter là, car les partisans de Snowden sont nombreux, et l’asile que lui a accordé Vladimir Poutine, le président russe, embarrasse l’administration américaine. Pour l’informaticien, le choix n’est pas facile : c’est aujourd’hui la liberté en Russie ou la prison aux Etats-Unis. Edward Snowden essaie de sortir de ce dilemme.
RFI