Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le Mali en première ligne face aux djihadistes

Ce petit pays d’Afrique est le premier a avoir été visé par une coalition d’Al Qaïda et de l’Etat islamique dès 2012.

attentat terroriste djihadiste hotel radissoon soldat police malien

Le Mali est depuis presque quatre ans en première ligne de ce qui ressemble de plus en plus à un confit à l’échelle planétaire entre un mouvement djihadiste protéiforme (Daech, Al Qaëda, Boko Haram) et… le reste du monde. La prise d’otages en cours à Bamako est la dernière d’une série d’attentats menés dans ce pays par divers groupes concurrents dans l’horreur médiatisée, depuis le début d’une nouvelle guerre civile touareg en 20012. Rien que cette année, on recense : un attentat en mars revendiqué par le groupe Al Mourabitoune contre un bar-restaurant, dans la capitale restée longtemps à l’écart du confit, qui a fait cinq morts, dont un Français et un Belge, les premiers Occidentaux visés par un attentat  ; six casques bleus burkinabés tués lors d’une attaque de Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ; une prise d’otages dans un hôtel près de Mopti (Centre), où 13 personnes sont tuées . Parallèlement, plus d’une vingtaine d’attaques suicide, souvent contre des objectifs militaires, ont été menés par des djihadistes, essentiellement d’Al Mourabitoune, avec un résultat souvent médiocre. Un seul de ces attentats suicide avait frappé l‘armée française, le 14 juillet 2014, avec sept blessés et un mort.

Opérations conduites par des groupes très divers

Ces attentats, dont le bilan total demeure en quatre ans relativement modeste (quelques dizaines de personnes) par rapport à ce qui se pratique en Irak, en Syrie, au Liban, voire… en France vendredi dernier, ont donc visé en majorité des lieux fréquentés par des étrangers, bars et hôtels, et ont été menés par des groupes très divers, ce qui reflète le caractère très fluctuant des coalitions djihadistes locales en raison de rivalités personnelles des chefs de guerre, mais aussi et surtout de la question clé : allégeance à l’Etat islamique (Daech) ou Al Qaïda ?

Paris fournit l’essentiel des moyens militaires

Aux côtés d’un gouvernement malien peu armé, c’est la France qui a fourni l’essentiel des moyens militaires. C’est en janvier 2013 que l’avancée sur Bamako des djihadistes, alliés un temps à un mouvement indépendantiste touareg, le MLNA, avant de le trahir, a suscité une intervention française décidée en 24 h. Une intervention qui a stoppé immédiatement l’avancée des djihadistes au prix de frappes ciblées et d’un déploiement express de commandos aéroportés appuyés par des blindés légers. Ce qui a sauvé le régime malien. En quelques jours, les islamistes perdent Gao et Tombouctou. Les forces djihadistes en déroute se retranchent dans des montages. L’opération Serval, fondée sur le déploiement de plusieurs milliers de soldats français et qui a enregistré la perte de 9 hommes en trois ans, est devenu l’opération Markhane mi 2014 quand elle s’est étendue à l’ensemble du Sahel en partenariat avec les différents pays de la région (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).

Coalition de djihadistes

La coalition des djihadistes regroupait à l’époque Al Qaïda au Maghreb islamiste (AQMI) et Al-Mourabitoune , issu de la fusion entre deux autres groupes salafistes, Mujao (Unicité du djihad en Afrique de l’ouest) et Ansar Dine . Depuis lors, Al Mourabitoune s’est de nouveau scindé, en mai 2015, entre les partisans d’AQMI et ceux voulant faire allégeance à Daech. Les djihadistes sont donc assez morcelés sur le terrain, ce qui pousse à une surenchère. L’ambassade de France au Mali a enregistré 7.000 compatriotes dans ce pays.

Yves Bourdillon

Source: lesechos.fr

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance