Le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a procédé, ce vendredi 2 mai 2025, au lancement officiel du processus de relecture de la Politique nationale de Migration (PONAM) et de son plan d’action. La cérémonie, présidée par le ministre Mossa Ag Attaher, s’est tenue au Maeva Palace, en présence de partenaires techniques et financiers, ainsi que de représentants des collectivités. Cette initiative vise à adapter la politique migratoire nationale aux réalités actuelles, en intégrant les enjeux sécuritaires, climatiques, sanitaires et ceux liés aux droits humains.
La migration, longtemps perçue à travers le prisme de la précarité et des drames humains, est aujourd’hui réévaluée par les autorités maliennes comme un levier de développement durable. C’est dans cette dynamique que le ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a initié cette relecture stratégique de la PONAM, adoptée en 2014.
Dans son allocution, le ministre Mossa Ag Attaher a mis l’accent sur la nécessité d’adapter cette politique après dix années de mise en œuvre. « La migration ne doit pas être vue comme une menace, mais comme une opportunité », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance d’une approche fondée sur le respect des droits des migrants et la dignité humaine.
Il a souligné que cette relecture permettra d’intégrer des problématiques émergentes comme les crises sécuritaires, les changements climatiques, les enjeux de santé publique, les considérations de genre, ainsi que le renforcement de la protection des Maliens vivant à l’extérieur. « Il nous faut une politique migratoire réaliste, ambitieuse et résolument tournée vers l’avenir », a ajouté le ministre.
Boubacar Seybou, Directeur pays de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), a salué cette initiative gouvernementale et a réaffirmé l’engagement de son organisation à accompagner le Mali. Il a rappelé que la PONAM, dès son adoption, visait à faire de la migration un vecteur de développement, et que l’OIM s’emploie depuis à soutenir une gestion humaine, ordonnée et bénéfique des flux migratoires.
« La migration, lorsqu’elle est bien encadrée, peut contribuer significativement à la croissance économique, à la cohésion sociale et au rayonnement international du pays », a-t-il souligné, tout en mettant l’accent sur la coopération régionale et internationale.
Thomas Eckert, représentant de l’Union européenne au Mali, a également salué le lancement de ce processus. Il a réaffirmé l’intérêt commun entre le Mali et l’Union européenne pour une migration mieux comprise et mieux encadrée. « C’est ensemble que nous devons agir pour éviter les tragédies humaines, renforcer les canaux légaux et faire de la mobilité un facteur de progrès partagé », a-t-il déclaré.
Pour les autorités maliennes, cette relecture est l’occasion d’élaborer une nouvelle feuille de route, plus adaptée aux défis contemporains. Elle sera le fruit d’un processus participatif incluant les institutions étatiques, les partenaires techniques et financiers, la société civile, la diaspora et les collectivités territoriales.
En somme, ce lancement marque une nouvelle étape dans la construction d’une politique migratoire moderne, inclusive et proactive. Le Mali entend ainsi se doter d’un cadre stratégique solide, capable de faire de la migration un véritable outil de développement et d’intégration africaine.
Ibrahim Kalifa Djitteye