Investi le 19 septembre 2013 dans le stade du 26 Mars de Yirimadio archicomble et en présence d’invités de marques comme le roi Mohammed VI, François Hollande de la France, Idriss Déby du Tchad, Goodluck Jonathan du Nigéria et bien d’autres, ce 19 septembre 2014 bouclera ses douze mois de gestion d’Etat avec des hauts et des bas. Ainsi, durant un an plein, le Président IBK, a tenu face aux coups de boutoirs de ses ennemis les plus redoutables ; certes l’homme a été secoué, mais il est toujours encore là debout grâce au soutien des maliens qui l’ont élu avec près de 80 des voix.
A peine investi Président de la République du Mali, le 19 septembre 2013, le nouveau Chef d’Etat, s’est attaqué aux problèmes brulants dont la crise du nord ; la relance de l’économie nationale ; la réorganisation des FAMA entre autres.
Assises Nationales et Etats généraux sur la décentralisation
Sur ce plan, le locataire de Koulouba a rappelé sa ferme volonté de trouver une solution globale définitive. Ainsi, a-t-il expliqué à nos confrères de l’ORTM et d’Africable : « Il y a eu l’organisation des Assises Nationales sur le nord, suivies des Etats généraux sur la décentralisation qui devrait tenir compte de la gouvernance au niveau local et régional ». En clair le fameux projet de décentralisation appliqué par AOK à la hâte, ne tenant pas compte des spécificités des trois régions du nord, a montré toutes ses limites et d’ailleurs favoriser la situation qui prévaut en ces moments. Et le président se doit de corriger cet état de fait. Mais avec quelle politique ?
Respect des pré-requit…
Il faut rappeler que le Chef de l’Etat s’est battu pour que l’intégrité territoriale ne soit compromise ; la laïcité de l’Etat ; la forme républicaine. Mais de nos jours, la pression de l’opinion internationale et de certains groupes armés, complique les pourparlers au cours des quels, ils demandent sans coup férir, le fédéralisme avec l’Etat. La situation se corse de jour en jour sans que les partis politiques et la société civile, ne lèvent le petit doigt. En tout cas, le régime IBK est abandonné à son sort.
Le turbo
Investi le 04 août 2013, le nouveau Chef d’Etat, a mis el turbo pour attaquer la grave question des régions du nord du pays. Mais, la réalité sous régionale, géo politique internationale ont fait que le match a été des plus compliqués. Son refus catégorique de dialoguer avec les groupes armés ; remise en cause des accords de Ouagadougou signés par l’équipe de la transition, un cadeau empoisonné légué au successeur.
Aussi, la contre offensive de l’Armée à Kidal le 21 mai dernier, n’a fait qu’aggraver la situation de cette partie du territoire, devenu le « QG » des indépendantistes.
Formation du gouvernement Tatam Ly
Pendant que les maliens fêtaient l’arrivée d’IBK à Koulouba, la composition du gouvernement du Premier Ministre Tatam Ly, a été un coup de massue sur la tête des compatriotes qui ne supportaient pas la présence outre de dinosaures politiques de la place mais aussi, de vieux chevaux. Malgré les dénonciations, le Chef de l’Etat restera de marbre. Au même moment, l’opposition accentue l’intox et la désinformation profitant des fautes et erreurs du nouveau locataire dont elle n’arrive pas à digérer son arrivée à Koulouba.
La famille et les amis
En réalité, les douze mois écoulés qui devraient être une rupture avec l’ancien système dont IBK lui-même est issue, ont été une totale désillusion pour les maliens effarés qui n’en reviennent pas. Et pour cause, le slogan : « Le Mali d’abord », s’est vite transformé en « ma famille et mes amis d’abord ». Ironiquement, cette forme de gestion, première du genre en tout cas, dans la phase actuelle, a été mal perçue par nos compatriotes. Et comme si cela ne suffisait pas, l’un des fils du Chef de l’Etat, se distingue par ses agissements et comportements, dénoncent l’opposition et des compatriotes très remontés à telle enseigne qu’au cour d’un débat télévisé, le Président IBK, a tenté de s’expliquer sans convaincre. Pour cet observateur avisé qui, écœuré n’a pu se retenir au cours d’un débat, a laissé éclaté sa colère en ces termes : «Après ATTcratie, c’est IBKcratie qui vaille se référant à certains ministres (neveux et autres) ».
Cette forme de gérer le Mali, a selon des observateurs prouvé les hésitations et autres atermoiements du nouveau locataire face à des adversaires coriaces et nantis bénéficiant de leur machine d’information très efficace. Comment comprendre qu’un Président veuille gouverner un pays comme le Mali avec l’outil de communication de ses adversaires les plus redoutables ?
Dans ce cas, comment comprendre sa réaction face à sa communication alors que ceux qui sont chargés de ce travail ne disposent d’aucun moyen ou appareil pour faire leur travail ?
Trahisons et traîtrise au grand jour
Parler des douze mois de règne d’IBK et équipe, c’est rappeler le ras-le-bol des compatriotes face à la façon de diriger. Et pour cause !
Le sort réservé aux ex membres du CNRDRE qui se sont battus contre bec et ongles pour que le candidat IBK du RPM soit élu d’abord par l’armée et les civils. La raison invoquée, le Général Sanogo et on équipe devenaient dangereux pour son mandat alors qu’en Côte d’Ivoire, le Président Alassane Dramane Ouattara (ADO), a renforcé les ex chefs rebelles qui ont été intégré dans l’armée et bénéficient de tous les avantages. En tout cas, certains compatriotes n’ont pas compris à ce jour, la sanction qui a été réservée aux ex gars du CNRDRE. D’ailleurs, une marche en leur faveur veut faire son petit chemin dans els heures ou ours qui viennent.
Selon nos informations, des esprits avisés se posent la question de savoir, quelle mouche à pu bien piquer le Chef de l’Etat pour qu’il agisse de la sorte ?
En tout cas, son geste qui n’a pas été bien expliqué apporté un coup à sa popularité.
S’agissant de certains collaborateurs, surtout de son parti, à peine le candidat IBK, confirmé Chef d’Etat, ont tourné dos à tous ceux qui les ont aidé à cette belle victoire. « Une ingratitude criarde que beaucoup de maliens n’arrivent pas à comprendre et avancent que même ATT et ses camarades ne se sont jamais comportés de la sorte. Dans ce cas, où est la morale politique ? De nos jours, le mépris est flagrant chez ces soit disant proches du Président IBK comme si ce pouvoir est éternel », a martelé Moctar, mécanicien. « Mieux, tous les postes sont affectés à des cadres du parti majoritaire. C’est ce qui explique les remplacements depuis un certain moment, de bien de Directeurs Généraux ou Nationaux. On se moque de l’expérience et même de l’intérêt général», a confié un cadre de la place.
Changement de Cap…
Après la sortie forcée des FAMA et de l’Administration de l’Armée ; le blocage de l’appui du FMI et de la Banque Mondiale qui veulent voir clair dans la gestion des fonds publics, l’affaire Tomi, ont contribué à affaiblir le régime, le Président IBK, après avoir appris bien de choses et même sur son entourage immédiat, indiquent certaines sources, a décidé de changer de cap ne insufflant à la diplomatie malienne un autre souffle. Ainsi, les axes de Pékin et de Moscou seront réchauffés au grand dam de la France et des Européens.
Et la dernière visite en Chine sur invitation des privés de ce grand pays, a permis au Chef de l’Etat d’avoir des milliards de FCFA pour des projets rénovateurs tels que le chemin de fer Conakry/Bamako, des ponts à Bamako ou Ségou.
Cela ne suffit pas car, les maliens ont besoin de l’amélioration de leur cadre de vie, augmentation de salaires, réduction des prix des produits de première nécessité et aussi, renforcer immédiatement les capacités des FAMA, laissés pour compte quand bien même qu’on claironne une réorganisation.
En tout cas, la seconde année s’annonce très difficile puisque sur le front social, l’UNTM a lancé une mise en garde par rapport à ses revendications qui sont restées lettres mortes malgré une rencontre avec le Chef de l’Etat IBK. Aussi, la question du statut des régions du nord du pays, fait rage dans els salons feutrés de al capitale. N’est-ce pas à Gao, hier, les populations ont marché pour dénoncer l’accord signé entre certains groupes armés pour le fédéralisme.
Pour notre part, toute idée allant dans le sens de la galvanisation du peuple malien doit être appuyée par nos pouvoirs publics, les FAMA, qui subissent des pressions iimaginables, afin que le sursaut national soit une réalité.
Voilà qui est dit. Au quel cas, au rythme où évoluent la situation, un clash est bien possible.
Bokari Dicko
Source: Mali Demain