Les syndicats des trois grands hôpitaux de Bamako ont levé leur mot d’ordre de grève ce jeudi après-midi. Cela fait suite à la libération de leur collègue arrêté depuis quelques jours. L’arrêt de ce mouvement est venu à point nommé, puisque les hôpitaux avaient décidé depuis hier de ne plus prendre en charge de nouveaux patients.
Le bureau des entrées de l’hôpital du Mali, habituellement bondé, est presque vide ce jeudi matin. Les caisses devant lesquelles affluent quotidiennement de nombreuses personnes, sont presque toutes fermées. La même situation prévaut à l’hôpital Gabriel Touré. La raison en est la grève déclenchée par le personnel hospitalier. Seuls quelques accompagnants de malades, l’air inquiet, sont visibles dans les couloirs. « Les patients hospitalisés sont munis d’une fiche qui facilite leur prise en charge » nous confie un monsieur trouvé sur place. Un autre renchérit « toutes les analyses prescrites aux patients déjà admis peuvent être faites. Par contre, ils rejettent dans la foulée toutes les nouvelles admissions ». Une accompagnante déplore la situation des malades. « Nos malades hospitalisés sont tous dans des situations difficiles. Nous les supplions de libérer le gars »
Grève du Synabef, les consommateurs ne comptent pas croiser les bras
Par ailleurs, le syndicat des banques et établissements financiers du Mali prévoit un arrêt de travail le 17 avril prochain. L’association des consommateurs du Mali considère ce préavis de grève comme un mépris. Son président Abdoul Wahab Diakité entend user de tous les moyens pour défendre les droits des consommateurs.
« Nous désapprouvons l’arrêt de travail. Cependant, nous condamnons toute forme d’injustice. Comment un permis d’occuper peut primer sur un titre foncier ? L’administration en place même a reconnu sa faute », martèle M. Diakité. Concernant la grève du Syndicat national des banques et établissements financiers, le président de l’ASCOMA tape du point sur la table. « 15 points de revendications ? Pour moi, c’est tout simplement un mépris du Synabef à l’égard des consommateurs », dénonce Abdoul Wahab Diakiténqui rappelle que «le synabef n’existe pas sans les consommateurs ». « Dans le temps, on l’a laissé faire. C’est sûr que nous allons également prendre des dispositions qui s’imposent pour respecter nos droits également » prévient-il.
Ces mouvements de grève surviennent deux ans après la signature d’un pacte de stabilité sociale. Une entente censée renforcer les conventions en place et consolider la paix dans le monde du travail.
