L’ancien maire Abba NIARÉ et son clan ont fait du quartier Hippodrome-2 situé en commune 2 du district de Bamako, une véritable propriété privée. Le plan initial a été totalement mis à l’écart. Ce quartier étant une extension de l’Hippodrome est situé entre la colline du Point-G et le marigot de Ngomi.
Les habitations sont au point d’être rayées de la carte suite aux pluies diluviennes. Chaque hivernage apporte son lot de chaos. Comment en est-on arrivé-là ? Et dire qu’il existe à l’heure actuelle une delegation spéciale dans cette commune en vue d’apporter les corrections nécessaires aux mauvaises pratiques d’antan.
Où est donc la grande dame Aminata Dramane qui s’est toujours démarquée par son sérieux, sa détermination et son savoir-faire ? La nomination de «Madame-Propre» a été saluée par toute la commune. Mais aujourd’hui, l’euphorie a laissé place à des questions voire à la déception.
Où en sommes-nous avec le respect des règles domaniales?
À L’Hippodrome-II, de nombreuses parcelles jouxtant la colline ont été illégalement vendues par l’ancien maire de la commune. Et les Acquereurs ont construis-là des maisons avec tous les risques et désagréments aussi bien pour eux-mêmes que pour les autres Riverains et usagers. Le risque de catastrophe (glissements de terrain et effondrements) est très élevé surtout en période d’hivernage.
Il est évident que les habitants et la mairie n’ont pas jugé nécessaires de vérifier le plan de prévention des risques liés à ladite commune surtout pendant l’hivernage. Nous sommes au Mali, chacun fait ce qu’il veut. La preuve. L’ancien maire a vendu des terrains littéralement contigus à la colline. Cette masse sombre (la colline) surplombe littéralement et dangereusement les habitations.
Côté marigot à la limite de Sikoroni et Hippodrome-II, là aussi, le maire sortant ne s’est pas privé de vendre des parcelles jusque dans la servitude du cours d’eau mettant du coup en danger, les fondements des constructions en cas de fortes pluies.
Le hic est que la délégation spéciale n’en fait aucunement sa préoccupation aujourd’hui.
«Les autorités sortantes elles, voulaient de l’argent, juste de l’argent, et les Acquereurs, juste où mettre la tête», à en croire Tonton B, Conseiller de chef de quartier de l’Hippodrome, «Avant la construction à l’Hippodrome, un plan de morcellement avait été établi en réservant un espace pour le marigot afin d’éviter des catastrophes, notamment des pertes en vies humaines en cas de fortes pluies. Cela devait permettre de limiter les dégâts. Malhreusement, la mairie a vendu des espaces initialement réservés à la construction d’une route et a autorisé les acheteurs à bâtir en violation du plan initial».
Preuve du risque auquel sont exposées les populations, poursuit-il, une maison nouvellement construite dans le lit du marigot situé derrière sa maison, s’est effondrée. Fort heureusement, elle n’était pas encore habitée.
Un véritable danger au regard du risque d’entraînement pour les autres constructions.
«Nous avons tous peur de ce risque y compris celui lié à d’éventuels éboulements et effondrements de la colline. Une école coranique a d’ailleurs failli être ensevelie par un éboulement. Heureusement, la police et les services sociaux sont intervenus à temps pour sécuriser la zone en déplaçant une partie des Riverains. La catastrophe a été évitée de justesse… Nous avons alerté la police, les services sociaux, les services d’urbanisme ainsi que les chefs de quartier. Finalement, les personnes concernées ont été temporairement déplacées. La colline menaçait une zone équivalente à une maison de 15m/15.
Les autorités doivent intervenir pour améliorer la situation. Cela est possible. Signalons que toutes les personnes installées dans ce quartier dans les limites prévues ont payé des frais de viabilisation sur un compte à la BDM s.a. Mais jusqu’à présent, aucun aménagement n’a été fait. Nous ne savons pas où est allé cet argent. Existe-t-il encore ? Que doit faire la population pour assurer la viabilisation de l’Hippodrome II ?», s’interroge-t-il.
Une chose est sûre : les constructions à proximité de la colline et dans le lit d’un cours d’eau interpellent les autorités. Leurs responsabilités sont engagées en cas de catastrophe.
Journalistes : Baladji Touré et Fatoumata Diaby
