Dans une interview accordée à l’ORTM, le président sortant de l’Office Central de Lutte contre l’enrichissement Illicite (l’OCLEI), Dr Moumini Guindo, a tenu à présenter son bilan de 08 ans (2017-2025) à la tête de cette institution.
Au début de ses propos, Moumini Guindo a souligné l’importance de saluer et louer l’engagement des Hautes Autorités maliennes ayant permis à l’OCLEI d’obtenir des résultats notables.
« Au niveau institutionnel, dans le cadre de la nouvelle institution, les propositions de l’Oclei ont été prises en compte en inscrivant dans le préambule de la nouvelle constitution et dans le corps, des dispositions, des engagements solennels de lutter contre l’enrichissement illicite et la corruption », a laissé entendre Dr. Guindo.
Au-delà de l’aspect constitutionnel et opérationnel, a-t-il dit, la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption était une proposition faite par l’Oclei. Cette proposition a été mise en œuvre par le gouvernement. Ensuite, l’Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis ou confisqués (ARGASC), qui était l’instrument manquant de là cette lutte, a été créée grâce à l’OCLEI.
« À long terme, il est prévu de mettre des réseaux de clubs honnêtetés, intégrités et conseil contre la corruption qui seront installés dans les écoles, lycées, universités, et même dans les grins, pour que les jeunes eux-mêmes soient des acteurs de sensibilisation contre la corruption », a révélé le président sortant de l’OCLEI. A ses dires, la prévention à laquelle la loi accorde un important intérêt a été suivie et développée à travers des centaines de sensibilisation. L’OCLEI a mené pas moins de 450 sensibilisations et a pu joindre au moins 15000 personnes face à face. Il a réalisé 950 à 1000 productions médiatiques. Ce qui a assurément atteint au moins 3 millions de maliens, a-t-il dit. Toutes les actions, dit-il, avaient pour but d’informer, de sensibiliser, de former, voire d’éduquer contre la corruption et l’enrichissement illicite.
« Au niveau des investigations, l’OCLEI a mis l’accent sur l’identification des éléments du patrimoine, des biens à travers l’argent dont l’oclei présumait être illicites. Dans ce cadre, nous avons bouclé 63 dossiers sur plusieurs centaines de dossiers ouverts. Sur les 63 dossiers bouclés, 21 n’ont pas été transmis pour le moment car les éléments réunis ne sont pas suffisants. En revanche, 42 dossiers ont déjà été transmis à la justice. Ces dossiers totalisent un montant de 32 milliards de francs cfa dont des biens qui ont été identifiés… », a relaté Dr Moumini Guindo. Puis de continuer en ces termes : « Nous avons enregistré 551 biens immobiliers, dont des maisons d’habitation, des bâtiments commerciaux, des fermes et des parcelles non encore mis en valeur. Nous avons identifié dans les comptes bancaires 28 milliards de franc cfa, déposés le plus souvent en numéraire, quelques fois dans des comptes bloqués que les intéressés n’ont pas pu justifier à travers des revenus légitimes. Ces dossiers sont à la justice et ils suivent leurs cours conformément aux règles de procédure. Pour dire que les enquêtes de l’oclei concernent tous les agents et corps de l’Etat ». Parmi les 63 dossiers bouclés, il y’a des dossiers qui concernent des responsables et des agents du pouvoir judiciaire, législatif, exécutif de l’administration générale, financière, de la sécurité, des agents et des services de terrain du ministère des transports, des collectivités territoriales.
Notons que l’OCLEI a pour objectif de mettre en œuvre l’ensemble des mesures envisagées au niveau national, sous régional, régional africain et international pour la prévention, le contrôle et une lutte efficace et coordonnée contre l’enrichissement illicite. Il a été créé par l’ordonnance n•2015-032 du 23 septembre 2015.
Tioumbè Adeline Tolofoudié