A l’instar des autres pays, le Burkina Faso a célébré le jeudi 20 juin 2013 à Saag-Nioniogo dans la commune rurale de Pabré, la Journée mondiale des réfugiés. Placée sous le thème « Une seule famille déchirée par la guerre c’est déjà trop », cette journée a permis aux autorités du pays et les partenaires de communier avec les différentes communautés réfugiées au « pays des Hommes intègres ».
Cette année la Journée mondiale des réfugiés a été célébrée au Burkina Faso dans un contexte marqué par le processus de retour de la paix au Mali avec la signature l’« accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers de paix » le mardi 18 juin dernier. Pour marquer sa solidarité et son soutien aux différentes communautés réfugiées au Burkina Faso, notamment les Maliens, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale en collaboration avec le Haut-commissariat des Nations unies pour aux réfugiés (UNHCR) a commémoré, le jeudi 20 juin 2013 au camp de Saag-Nioniogo dans la commune rurale de Pabré (province du Kadiogo), la Journée mondiale des réfugiés. Placée sous le thème « Une seule famille déchirée par la guerre c’est déjà trop », la célébration a été une occasion pour les autorités du Burkina Faso et leurs partenaires de communier avec les quelques 2 600 résidents du camp. A l’occasion, le représentant des réfugiés, Mohamed Ag Mohamed Maouloud, a confié qu’en moins de deux décennies, ils ont été contraints à l’exil deux fois. Il a ensuite relevé quelques difficultés qu’ils rencontrent au sein du site qui sont liées notamment à une insuffisance de vivres, l’éloignement des structures de santé au camp, l’insuffisance des activités rémunératrices de revenus mais aussi de l’état de la voie qui relie le village à la capitale Ouagadougou. En effet, Mohamed Ag Mohamed Maouloud a salué la médiation du Président du Faso Blaise Compaoré et espère qu’à travers l’accord qui a été signé par les deux parties maliennes, cela va leur permettre de rejoindre dans les mois à venir, le Mali. « Nous invitons la communauté internationale à s’investir dans le processus de paix », a-t-il lancé. Le représentant-résident au Burkina Faso du UNHCR, Hugo Reichenberger a abondé dans le même sens en remerciant les autorités burkinabè et les populations locales pour avoir offert des conditions favorables de séjour à plus de 50 000 expatriés résidant au Faso. « Nous sommes conscients que des efforts doivent être faits dans tous les secteurs et nous travaillerons dans ce sens », a laissé entendre Hugo Reichenberger. Par ailleurs, il a invité les autorités maliennes à travailler pour le rétablissement de la sécurité dans leur pays.
L’exemple d’une famille déchirée
« Le message que nous avons à lancer est un message de paix, de partage et de solidarité envers les 50 000 réfugiés qui vivent dans notre pays », a confié le président de la journée, le ministre d’Etat, ministre chargé de mission auprès de la présidence du Faso, Assimi Kouanda. Pour lui, le thème de la présente commémoration invite tout le monde à une réflexion, à la compassion et à l’action pour stopper tout ce qui entraîne des conditions difficiles pour les populations. « Ce thème nous interpelle sur le cas des Maliens qui sont affectés par une double crise et je pense que c’est un exemple de famille déchirée », a renchéri Assimi Kouanda. Par ailleurs, le ministre d’Etat a indiqué que le Burkina Faso reste fidèle à sa tradition d’hospitalité et de générosité conformément à ses engagements internationaux. Il a aussi mentionné que la signature d’accord qui est le fruit de l’engagement du président du Faso ouvre la voix de l’espoir et des perspectives pour des élections apaisées. « Cet accord permettra d’instaurer un environnement favorable au retour des Maliens », a espéré le ministre Kouanda. Pour ce qui est des problèmes rencontrés par les réfugiés de Naag-Nioniogo, il a souhaité que les différentes interventions de cette journée contribuent à les résoudre. Sur-le-champ, il a remis dix tonnes de vivres aux réfugiés de la part de l’Etat burkinabè. En retour, la communauté du camp lui a offert une lance qui symbolise selon elle, le courage et la détermination.
Joseph HARO / Publié le samedi 22 juin 2013 | Sidwaya