Après la signature le 18 juin dernier à Ouagadougou, l’accord préliminaire pour la tenue des élections et le redéploiement de l’armée à Kidal, nous avons recueilli les propos de deux leaders de la place. Il s’agit des ex-ministres Younouss Hamèye Dicko et Aminata Dramane Traoré et Amadou Djicoroni Traoré.
Pour Younouss Hamèye Dicko, « c’est un accord d’arrangement en vue de permettre la tenue des élections bâclées en vue d’élire un président corrompu et c’est un accord qui va permettre au MNLA de se renforcer et permettre à la France de remettre sur selle ce groupe armé pour l’atteinte de ses objectifs non inavoués ». Et de poursuivre que « c’est un accord flou, vague qui n’a pas pris en compte l’opinion nationale ». « Sans la caution du peuple malien, ça ne servira à rien cet accord ». Cependant, M. Dicko reste optimiste que notre pays restera toujours uni et indivisible.
Aminata Dramane qualifie cet accord de tripartite entre l’Etat malien, le MNLA et la communauté internationale en excluant le peuple malien. Elle dénonce l’intervention française comme un complot contre notre pays, puisque selon elle, cette opération est planifiée depuis sous le président Sarkozy dans le but de posséder les richesses de la région de Kidal.
Selon elle, c’est toujours Nicolas Sarkozy qui arme les groupes rebelles aujourd’hui dans notre pays depuis la Libye pour combattre Aqmi. Incapable d’accomplir cette tâche, le MNLA s’est attaqué à notre pays, à son intégrité territoriale, explique-t-elle. Elle appelle le peuple malien à l’éveil pour faire face aux nombreux défis qui entoure notre pays.
Amadou Djicoroni impute la responsabilité du malheur qui vient de s’abattre sur notre pays au coup d’Etat de 1968 quand le général Moussa Traoré a renversé Modibo Kéita, un homme exemplaire selon lui et qui avait trouvé la meilleure solution aux rébellions touarègues.
Il dénonce l’accord d’Ouagadougou expliquant que la France, elle-même, avait refusé de signer un accord de paix avec l’Allemagne le 18 juin 1948 après la Deuxième Guerre mondiale. Pourquoi le Mali a signé avec des groupes armés criminels ?, s’interroge-t-il. Il croit comprendre clairement la française au Mali.
Selon lui, la présence de l’ex-puissance colonisatrice serait liée aux milliers de tonnes d’or et d’autres richesses dont regorge la région de Kidal et sans oublier le plan stratégique de la ville de Tessalit.
Propos recueillis par Ousmane Daou