La Libye, entraînée par Javier Clemente, défie le Zimbabwe en demi-finales du Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2014), ce 29 janvier 2014 à Bloemfontein. L’Espagnol, qui est un technicien chevronné, s’exprime sur le niveau du CHAN 2014, son poste d’entraîneur en Libye, son passage à la tête du Cameroun et les chances des équipes africaines à la Coupe du monde 2014.
Javier Clemente, comment jugez-vous le niveau de ce CHAN 2014 ?
Javier Clemente : Durant cette compétition, il y a deux aspects qui ont des valeurs différentes. D’un côté, il y a le niveau footballistique des joueurs et des équipes qui me paraît élevé. Je pense qu’il y a un très bon niveau durant ce tournoi, avec des joueurs de qualité et de très bons matches. Par contre, il y a un déficit d’organisation dans cette compétition. Par exemple, c’est une erreur de la CAF de faire jouer une demi-finale demain (mercredi 29 janvier), alors qu’on a joué dimanche (1) et qu’on a effectué un voyage de huit heures entre ces deux matches. Avec la FIFA (Fédération internationale), ça n’arriverait pas. Avec l’UEFA (l’union des associations européennes de football), ça n’arriverait pas non plus. Une des deux équipes pourrait donc arriver en finale avec une journée de repos en plus. […] Vu l’importance d’une demi-finale de coupe d’Afrique, une telle situation n’est pas tolérable d’un point de vu sportif. Ce n’est pas tolérable…
Entraîner l’équipe de Libye, un pays qui a traversé une guerre civile, est-ce votre mission la plus difficile ?
Je suis avant tout un amoureux de football. J’aime mon travail. J’ai entraîné l’Espagne, le Serbie, le Cameroun et en Libye. Ça a été fructueux partout, sauf au Cameroun. Là-bas, mon travail avec les joueurs avait été fructueux. Mais, au Cameroun, le problème c’est que les hommes politiques et le ministère des sports essaient retirer des joueurs et d’en mettre d’autres. Les joueurs que tu veux prendre, on te dit qu’ils ne peuvent pas venir. Ce n’est pas juste. Comme le dit si bien la FIFA, le football c’est le football, et la politique, c’est la politique. Ça a donc été très difficile. Sauf avec les joueurs qui ont été parfaits.
Quelles équipes africaines brilleront à la Coupe du monde, selon vous ?
Je crois que les équipes africaines jouent généralement très bien. Mais les équipes africaines perdent les matches importants, d’après mon expérience. Elles peuvent jouer très bien et être d’excellentes équipes. Mais à chaque fois, c’est la même chose. J’avais joué avec l’Espagne contre le Nigeria, lors de la Coupe du monde (1998) en France, et le Nigeria nous avait battus (3-2). Ils s’étaient qualifiés mais ils avaient pourtant perdu un match facile, après (4-1 contre le Danemark, en huitièmes de finale, Ndlr). Les équipes africaines jouent bien, mais pas à chaque match. C’est peut-être un problème de mentalité ou d’organisation.