Les chercheurs de l’Institut des sciences appliquées ont discuté avec les chefs d’entreprise afin de connaitre leurs nouveaux besoins de formation et de définir avec eux les contours d’un partenariat dynamique et fécond
Un atelier de concertation entre l’Institut des sciences appliquées (ISA) de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB) et ses partenaires du milieu professionnel s’est tenu les 24 et 25 février au Centre régional d’énergie solaire, sur la colline de Badalabougou.
L’ouverture de la session a été présidée par le recteur de l’USTTB, Adama Diaman Kéïta. Organisée par l’ISA en collaboration avec l’Ong « Swisscontact », la rencontre s’est attachée à développer un partenariat dynamique et profitable entre l’ISA et ses partenaires du milieu professionnel. L’exercice a consisté en des échanges entre les chercheurs de l’Institut des sciences appliquées avec le monde professionnel (industries, services et PME) afin de comprendre les nouveaux besoins de formation des entreprises et de définir avec elles les contours d’un partenariat fécond.
La rencontre qui a abouti à une convention entre l’ISA et les industriels, a aussi permis de discuter avec les élèves des lycées afin de faire mieux connaitre les formations de l’ISA et les métiers auxquels elles préparent.
La directrice générale de « Swisscontact », Mme Maud Krafft a rappelé que son Ong est présente dans notre pays depuis 1989. Elle aide les jeunes à s’insérer dans le marché de l’emploi par l’information (EOJ), la formation qualifiante, l’appui à l’entrepreunariat, la mise en relation avec des partenaires techniques et financiers (PTF) des programmes. Elle a précisé que le lien entre l’enseignement et les résultats de la recherche était indispensable pour l’offre de formation. « Nous entendons, savons que le secteur privé, les entreprises considèrent que certaines formations de l’enseignement supérieur ne sont pas adaptées aux besoins du marché. Nous savons qu’il manque des programmes de formation continue. Nous constatons enfin que le secteur privé n’est pas toujours disposé à recruter des jeunes diplômés. Il n’exprime pas ses besoins en qualifications professionnelles et n’est pas prêt à cofinancer des formations ou des recherches » a constaté la directrice générale de « Swisscontact ».
Souhaitant que l’atelier débouche sur des recommandations et des engagements concrets sur lesquels l’ISA et le secteur privé se mettront d’accord, Mme Maud Krafft entend qu’il permette à l’Institut des sciences appliquées de réorienter des offres de formation en fonction des besoins du monde professionnel, de participer activement à l’élaboration et à l’exécution des programmes de formation, au financement de la formation professionnelle et à la recherche appliquée.
Le directeur général de l’ISA, Mamadou Wélé, a rappelé que l’institut a pour mission de former les détenteurs de niveau licence professionnelle dans le domaine des sciences appliquées pour booster le développement technologique de notre pays. La formation professionnelle est une composante essentielle du développement des ressources humaines, lesquelles sont nécessaires au développement économique de tout pays. Elle contribue à l’amélioration des connaissances et des compétences adaptées à des métiers, à une meilleure définition des trajectoires professionnelles ainsi qu’à à une meilleure insertion professionnelle, assure-t-il.
Le secteur privé est à la recherche de compétences de niveau intermédiaire que l’enseignement supérieur ne lui procure pas suffisamment en raison de la faible adaptation de son offre de formation aux besoins de l’économie nationale, a reconnu Mamadou Wélé. Il est donc important, de son point de vue, de créer et de maintenir un cadre d’échanges entre l’université et le milieu socio-professionnel. D’où cet atelier destiné autant à faire connaître les formations de l’institut qu’à recenser les nouveaux besoins de formation du milieu professionnel, a expliqué le directeur général de l’ISA.
De ce point de vue, l’atelier devrait déboucher sur une meilleure adaptation des offres de formation de l’institut aux besoins du milieu professionnel, la participation des professionnels à l’élaboration et à l’exécution des programmes de formation de l’ISA, la sensibilisation des professionnels pour le financement de la formation professionnelle, une offre de formations continues pertinentes pour les agents du secteur professionnel et la signature d’accords de partenariat entre l’ISA et ses partenaires, a énuméré Mamadou Wélé.
S. Y. WAGUE
PRODUITS MADE IN ISA
L’Institut des sciences appliquées a été créé en 2011 pour former des cadres professionnels compétents dans le domaine des sciences et technologies. Avec environ 300 étudiants, l’ISA a trois filières : chimie appliquée, génie biologique et génie électrique, informatique et industriel. Les détenteurs d’un diplôme universitaire de technologie (DUT) peuvent y postuler pour avoir la licence professionnelle en un an. Dans le cadre de l’atelier de concertation, l’ISA a présenté des produits fabriqués et transformés par ses étudiants aux élèves des lycées Cheick Anta Diop, Chaine grise, Birgo, Sacré Coeur, Michel Allaire et Oumar Bah, pour encourager les lycéens à s’orienter vers les sciences appliquées.
Ces produits sont du sirop de gingembre, d’oseille rouge, de tamarin, de balanites, du jus d’organe, d’ananas, de pain de singe, de la poudre de balanites, du nectar de papaye, du granulé de quinquéliba, de la conserve de fruits et de légumes. La farine infantile, le couscous de niébé, de patate, le biscuit de pain de singe, le fonio précuit enrichi à la viande, les galettes du riz, la purée de pomme de terre font aussi partie des innovations des étudiants de l’ISA.
Après avoir suivi un panel sur les potentialités de l’Institut des sciences appliquées, les élèves ont pu examiner de plus près le matériel et les produits de l’ISA. Au cours de l’atelier, des attestations d’honneur et de reconnaissance ont été remises aux meilleurs étudiants de l’ISA pour leur participation aux innovations technologiques.
S. Y. W.
Source : Essor