L’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement demeure un grand défi pour notre pays avec un taux estimé, en 2014, à 63% pour l’eau potable au niveau national et à seulement 22% pour l’assainissement amélioré.
Malgré les efforts consentis par le gouvernement pour l’eau et l’assainissement, le secteur est confronté à un sérieux problème de gouvernance politique et financière. Il faut aussi noter la diversité des politiques des partenaires techniques et financiers qui pose toujours des problèmes et la faible capacité de mobilisation des ressources. Le secteur de l’assainissement rencontre d’énormes difficultés dues à la multiplicité des intervenants, à l’insuffisance de coordination et à l’incohérence des actions.
Ce constat a incité le Groupe Pivot Eau, Hygiène, Assainissement (GPEHA) à organiser, hier, un atelier d’élaboration d’une stratégie commune de plaidoyer des organisations de la société civile pour un meilleur financement du secteur de AEPHA (Accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement).
La cérémonie d’ouverture de la session qui s’est déroulée au centre Aoua Keïta était présidée par le trésorier général adjoint du GPEHA, Sékou Barry. C’était en présence d’élus communaux, de représentants d’organisations de la société civile et d’ONG nationales et internationales.
La rencontre d’une journée s’inscrivait dans le cadre des activités du projet sous-régional dénommé « Eau et assainissement pour tous pour une société civile forte et entendue en Afrique de l’Ouest et du Centre ».
Son but était d’élaborer une stratégie commune de plaidoyer pour influencer le gouvernement, les partenaires techniques et financiers (PTF) et les élus locaux pour assurer un meilleur financement au secteur AEPHA. En outre, la rencontre devait rappeler aux participants les défis clés du secteur, identifiés lors de deux précédents ateliers, définir les rôles des OSC et concevoir des stratégies communes de plaidoyer.
Le représentant du GPEHA a salué la tenue d’un atelier qui traduit l’engagement et la volonté des autorités, à travers les services techniques, les collectifs nationaux AEPHA et les partenaires techniques et financiers, d’apporter des solutions adéquates au financement du secteur.
Il a rappelé que le projet « Eau et assainissement pour tous pour une société civile forte et entendue en Afrique de l’Ouest et du Centre » a démarré en mars 2014 avec un financement du Fonds des Nations unies pour la démocratie (FNUD) à travers la coalition Eau France dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Pour Sékou Barry, il ne saurait y avoir de fourniture durable des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène au Mali sans une politique forte de mobilisation de la société civile à travers des actions concrètes et novatrices de plaidoyer, seul gage pour aboutir à la connaissance par tous les acteurs impliqués, des rôles et responsabilité qui sont les leurs pour le financement du secteur AEPHA.
Il a salué en l’augmentation du budget alloué au sous-secteur de l’eau au Mali, une avancée significative à mettre à l’actif de tous les intervenants du secteur en général et de la société civile en particulier.
Sékou Barry a insisté sur le fait que le plaidoyer est un précieux moyen commun d’influencer les décideurs. C’est avec cette conviction que le GPEHA a pris part, en janvier à Lomé, à un atelier de structuration et de formation des collectifs africains de la société civile et du secteur de l’eau et l’assainissement.
Lors de cet atelier, un accent particulier a été mis sur l’aspect plaidoyer et les participants ont été appelés à intégrer le changement climatique dans leurs projets de développement en matière d’eau et à mener des actions de plaidoyer pour mieux intégrer le lien entre l’eau et le climat dans les politiques de leurs pays respectifs.
A. D. SISSOKO
Source : Essor