La valorisation de la dimension environnementale devient une des modalités essentielles de la mise en œuvre du Document de stratégie de réduction de la pauvreté
Le gouvernement, en relation avec ses partenaires, a exprimé, ces dernières années, sa volonté de faire de la valorisation de la dimension environnementale, une des modalités essentielles de la mise en œuvre du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Les actions environnementales doivent donc gagner en efficacité au profit des pauvres parallèlement à l’adoption de plans de renforcement des capacités nationales et locales, voire de nouveaux instruments, permettant aux populations d’utiliser rationnellement et efficacement les ressources de leur environnement.
C’est dans ce cadre que le Comité national de pilotage du Projet initiative pauvreté et environnement (IPE-Mali) a tenu, le 18 février, sa 6è session dans la salle de réunion du projet à Faladiè-Extension. L’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Environnement, l’Assainissement et du Développement durable, Ousmane Koné. Elle s’est déroulée en présence du représentant du directeur pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Singbo Justin, de la coordinatrice nationale, Mme Diarra Lala Camara, et de plusieurs acteurs de l’environnement.
Le représentant du PNUD a rappelé que ce projet s’inscrit dans un contexte national et sous-régional marqué par la volonté de certains gouvernements africains, dont le nôtre, en relation avec leurs partenaires techniques et financiers, de faire de la valorisation de la dimension environnementale, une des modalités essentielles de la mise en œuvre du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Singbo Justin a rappelé sue notre gouvernement a reconnu l’importance d’un tel programme, en signant en 2007, avec les deux partenaires clés que sont le PNUD et le PNUE, le document de base de la phase pilote du projet. Le PNUD et le PNUE devant fournir conjointement l’appui technique et l’assistance nécessaire à l’exécution du projet, a t-il précisé. Les deux agences s’engagent aussi dans la mobilisation des partenaires et dans l’établissement de synergies aux niveaux national et international afin d’accroitre les ressources disponibles et d’améliorer l’efficacité des efforts soutenus par les bailleurs de fonds pour l’intégration de l’environnement dans les processus de planification nationale et locale, a expliqué Singbo Justin. Ce projet, note-t-il, développera un partenariat stratégique très fort avec nombre de partenaires au développement dont l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) et celle des États-Unis pour le développement international (USAID), l’Union européenne et autres.
Pour le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, cette session revêt une très grande importance car c’est un projet stratégique pour notre gouvernement. Ousmane Koné a saisi l’occasion pour remercier les partenaires techniques pour leur appui constant. Il a invité les participants à étudier avec soin le document du projet et invité d’autres partenaires à adhérer au projet.
LES LIENS PAUVRETE-ENVIRONNEMENT. Le Projet initiative pauvreté et environnement-Mali (IPE-Mali) pour le «renforcement des capacités nationales et locales, pour une meilleure articulation de la politique environnementale avec la lutte contre la pauvreté» a été initié par le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE). Il a démarré en fin 2005, après la nomination du point focal du ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et la mise en place d’une cellule de coordination pilotée par le PNUD. De ses débuts à nos jours, le projet a connu trois étapes : la phase préparatoire, la phase initiale et la prolongation de la phase initiale.
La nouvelle phase du projet IPE-Mali a débuté en 2014 et s’étendra jusqu’en 2017. Elle est mise en œuvre par le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement en partenariat avec la Cellule technique du CSLP du ministère de l’Économie et des Finances. La phase actuelle, objet du présent document de l’IPE/Mali, s’inscrit dans le cadre de la phase II de l’IPE globale. Elle permettra à notre pays de consolider les acquis antérieurs et actuels du programme en termes d’intégration des liens pauvreté-environnement dans les processus de planification nationaux ou sectoriels, notamment dans le CSCRP et les plans de développement y afférents. Le projet IPE-Mali s’attachera à renforcer la contribution de la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique durable. Il aidera à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et ceux de notre pays au-delà de l’année dernière.
Régie par un protocole d’accord entre le PNUD et le PNUE, la mise en place de son cadre institutionnel a permis d’identifier l’ensemble des acteurs et partenaires impliqués dans la mise en œuvre d’IPE-Mali et de définir leurs rôles et responsabilités. Cette session du Comité national de pilotage a permis d’apprécier les progrès accomplis en 2015, d’analyser et adopter le nouveau document du projet. Les différents aspects relatifs à la vie du projet pour l’adoption de son plan de travail annuel 2016 ont été également examinés.
LE PLAN DE TRAVAIL ANNUEL. Les capacités institutionnelles pour l’intégration des liens pauvreté-environnement dans les politiques et stratégies nationales de développement seront renforcées en appui à la durabilité environnementale pro-pauvreté. Les mécanismes de planification et d’allocation budgétaires ainsi que les cadres de dépenses publiques sont améliorés et institutionnalisés pour une meilleure intégration des objectifs pauvreté-environnement, des changements climatiques et du genre dans les politiques macroéconomiques et sectorielles pour une croissance économique durable pro-pauvreté. Les cadres de dialogue et d’échanges sur les outils et approches de l’IPE/Mali seront renforcés pour le partenariat, les leçons apprises et la coopération Sud-Sud.
Le projet est initié par le gouvernement en collaboration avec le bureau pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD-Mali) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Ce comité national de pilotage est un des organes de gouvernance du projet. Il est positionné, non seulement, à un niveau pertinent de définition des priorités, d’orientations stratégiques, mais aussi d’appréciation des résultats et acquis du projet. En temps normal, il se réunit une fois par an pour examiner la mise en œuvre du projet. Il apprécie la qualité des résultats annuels et donne des directives et orientations propres à garantir l’exécution efficiente du projet sur la base des priorités du gouvernement et des moyens disponibles des agences de financement.
Pour atteindre les résultats assignés, le projet mène différentes activités inscrites dans le plan de travail annuel qui est validé par le même comité. La réunion du Comité national de pilotage s’inscrit dans ce contexte et dans un souci d’intégration des liens pauvreté-environnement dans les politiques, plans et cadres budgétaires associés pour améliorer l’utilisation des ressources naturelles, en tant que composante clé de la lutte contre la pauvreté.
A. TOURÉ
Source : Essor