Commencé, il y a un an sous la conduite du Bureau YIRIWA, l’étude sur l’identification et le développement des pôles économiques régionaux a pris fin. Le rapport provisoire du projet a été soumis, hier, pour validation par la cellule d’Analyse et de prospective (CAP) de la Primature.

La Cellule d’Analyse et de prospective (CAP) a été récemment créée à la Primature en mars 2010 par les plus hautes autorités, pour être un instrument d’aide à la décision pour le Premier ministre et le Gouvernement du Mali. Créée et placée sous l’autorité du chef du gouvernement, la CAP a pour mission principale d’identifier les problèmes qui se posent au Mali à moyen et long terme, de proposer des solutions et des plans d’action visant à résoudre ces problèmes. Ceci en vue d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques dans les différents domaines du développement économique et social. A ce titre, la CAP est une structure permanente qui assure la continuité de l’État.

Flexible et limitée, elle assure sa mission à travers trois volets essentiels : la production de notes de prospective ; de projet et étude comme celui qui était soumis à validation ; et l’organisation des conférences annuelles jugées importantes pour le pays.

Depuis sa création, la cellule, selon son coordinateur, Oumar BOUARE, a produit cinq.

Avant le changement du régime, la CAP a publié sa Note de Prospective N°1 sur le modèle économétrique pour l’importation de pétrole au Mali, en vue de la prévision de l’importation de pétrole dans un environnement de hausse de prix et de difficultés d’approvisionnement en pétrole afin que l’économie malienne puisse continuer à fonctionner convenablement.

La deuxième note a concerné le Système d’Alerte pour prévenir de l’imminence d’une crise sociale émanant des jeunes : Le Cas du Mali. Cette Note n°2 a été produite à la suite des crises sociales qui sont survenues en Tunisie et en Égypte. En effet, compte tenu du fait que ces crises n’ont pu être prévues ni par les chancelleries occidentales ni par les intéressés eux-mêmes, la CAP a entrepris de développer un système d’alerte pour les autorités maliennes en vue de prévenir de l’imminence éventuelle d’une crise sociale.

La troisième note a été initiée sur une éventuelle dévaluation du FCFA qui avait retenu l’attention à un moment donné. Dans cette note, la CAP a démontré que cette dépréciation de la monnaie ne pourra pas avoir lieu ni politiquement ni économiquement.

Quant aux quatrième et cinquième notes, elles ont été publiées sur la vague déferlante du Fleuve Niger et l’effectif de la Fonction publique.

La structure, selon son premier responsable, vient de finaliser la sixième note sur l’évaluation du PIB des huit régions administratives du Mali et du District de Bamako, qui est un outil clé pour la décentralisation.

Sans compter qu’actuellement, elle est en train de travailler sur la réforme de l’éducation nationale ainsi que la perspective d’une augmentation des salaires des fonctionnaires.

En entendant, c’est le rapport provisoire de l’étude sur l’identification et le développement des pôles économiques régionaux, confié à un groupe de six consultants, sous conduite du Bureau YIRIWA, qui a été soumis à validation auprès des cadres des services techniques de l’administration, du secteur privé et de la société dont les connaissances sont avérées dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, industrie et le secteur minier.

Il s’agit, à travers cet atelier d’une journée, de recueillir les commentaires, les avis et les suggestions des acteurs concernés venus de toutes les régions du pays, afin d’enrichir le document dont la copie finale sera remise au Premier ministre.

Pourquoi une telle étude ?

Le but, selon coordinateur de la CAP, est d’installer la base de la croissance du Mali à travers l’élaboration d’un projet de création et de développement de pôles économiques régionaux en vue de stimuler la croissance économique de manière décentralisée par la valorisation des filières porteuses. Cela, à travers la promotion de la transformation et l’exportation des produits agro-sylvo-pastoraux et miniers.

Un autre objectif étant de poser les balises et les conditions nécessaires pour l’augmentation du nombre d’emplois pour les jeunes, les femmes et les populations les plus démunies.

Selon Oumar BOURE, la mise en place et le développement des pôles économiques régionaux au Mali constituent, de nos jours, un enjeu important pour aiguillonner la croissance économique et l’emploi des femmes et des jeunes dans les pays développés comme dans ceux en développement.

Une telle création de ces pôles, insiste-t-il, trouve sa justification dans trois défis majeurs auxquels notre pays fait face : nourrir une population à faible revenu et à forte croissance démographique ; maitriser une urbanisation galopante par la création d’emplois rémunérateurs ;  et améliorer la compétitivité de l’économie nationale dans le cadre de l’intégration des marchés sous-régionaux.

En tout état de cause, l’état des lieux effectué par l’étude a permis d’identifier plusieurs bassins de productions agricoles, minières, industrielles, artisanales et touristiques à partir desquels des pôles économiques régionaux potentiels et prioritaires ont été choisis suivant des critères objectifs.

Par Mohamed D. DIAWARA

Source: Info-Matin