En ces temps de troubles sécuritaires, sociopolitiques et de pénurie de ressources financières, notre pays, à l’instar de ceux qui remettent leur destin à la divine providence, a grandement besoin de soutien et de prières. Les difficultés que nous rencontrons, dont les causes sont souvent attribuées à la fatalité et à l’obscurantisme, entravent gravement la conduite de la gouvernance et le progrès de la transition dans certains domaines cruciaux. Il est donc impératif de trouver les moyens de surmonter ces défis afin de garantir la stabilité et la prospérité indispensables à l’ancrage du Mali Kura.
C’est dans ce cadre que face aux nombreux défis que traverse notre pays et dans un esprit d’unité nationale, le ministre des Affaires religieuses, du culte et des coutumes appelle l’ensemble des confessions religieuses, des guides spirituels ainsi que tous les citoyens à prier pour la paix, la quiétude et la cohésion sociale au Mali.
Conformément à nos valeurs de fraternité et de solidarité, le ministre des Affaires religieuses, des cultes et des coutumes, a invité les fidèles dans les mosquées, les églises et autres lieux de culte à organiser des prières et des invocations spéciales en faveur de la réconciliation nationale et du vivre ensemble.
Sans remettre en question l’intégrité du Dr Mahamadou Koné, excellent ministre des Religions et des Normes sociales, il est légitime de se demander si Allah Ajawajal n’a pas déjà suffisamment accordé ses grâces et bénédictions à notre pays depuis l’époque de Wagadu. Que cherchons-nous auprès du Bon Dieu : qu’il descende de son Siège pour venir faire notre travail à notre place ?
Le Dr Koné, intellectuel et homme d’Allah, le sait mieux que quiconque : la seule et unique voie vers la paix dans notre pays est d’instaurer une gouvernance juste et équitable, où chacun trouve sa place et ses droits respectés. Cela n’a rien à voir avec des prières que nous formulons depuis l’époque de Moïse (Moussa).
Beaucoup de Maliens pensent en silence aujourd’hui que tant que l’injustice règne, que les sans-voix, les pauvres et les orphelins sont piétinés, aucune prière ne pourra apporter la paix, à moins que Dieu n’existe pas. On ne peut se moquer de Dieu et lui demander de se plier à nos quatre volontés. L’oppression et la marginalisation sont généralisées, et la vérité est devenue un fléau comme par le passé.
Alors, sans lui dicter une conduite à tenir, le ministre Koné, doit arrêter de se moquer de l’intelligence et de la foi des Maliens qui ne sont pas sans savoir que même s’ils déménagent dans les mosquées et dans les églises, Allah te i ko ladji Mali la fo ni an tilen na. Le travail et la justice sont les meilleures prières pour une nation, les deux suffisent. Inutile de perdre le temps à prier et à jeûner pour la stabilité et la prospérité. On ne demande pas Allah de faire notre part de responsabilité à notre place, c’est même un péché.
PAR SIKOU BAH