Après les lunettes et les voitures sans chauffeur, le géant de l’internet Google se lance dans les équipements “intelligents” pour la maison, avec le rachat annoncé lundi de Nest Labs, pour 3,2 milliards de dollars.
Après les lunettes et les voitures sans chauffeur, le géant de l’internet Google se lance dans les équipements “intelligents” pour la maison, avec le rachat annoncé lundi de Nest Labs, pour 3,2 milliards de dollars.
Nest, une entreprise américaine lancée en 2010 et qui compte aujourd’hui un peu plus de 300 salariés, fabrique notamment des thermostats contrôlables à distance via un smartphone et des détecteurs de fumée qui parlent et s’arrêtent d’un geste de la main.
“Les fondateurs de Nest, Tony Fadell et Matt Rogers, ont construit une équipe extraordinaire que nous sommes ravis d’accueillir dans la famille Google”, s’est félicité le directeur général de Google, Larry Page, dans un communiqué.
Il y affiche son intention d’apporter les produits de Nest “dans davantage de maisons, dans davantage de pays”. La société est pour l’instant surtout active aux Etats-Unis et au Canada.
“Google nous aidera à réaliser pleinement notre vision de la maison consciente, et nous permettra de changer le monde plus rapidement que si nous avions continué notre chemin tout seul”, a estimé pour sa part le patron fondateur de Nest, Tony Fadell, comparant ce partenariat à “une fusée spatiale”.
“Google a les ressources, l’échelle mondiale et la portée (nécessaires) pour accélérer la croissance de Nest”, a-t-il souligné, rappelant que le groupe internet avait déjà participé dans le passé à des levées de fonds de l’entreprise.
Nouvelle diversification d’activité
L’acquisition de Nest représente une nouvelle incursion de Google dans des secteurs autres que la recherche et la publicité sur internet, qui constituent le coeur de son activité et l’essentiel de ses revenus.
Google est notamment devenu ces dernières années un acteur incontournable dans la téléphonie mobile, grâce à son logiciel d’exploitation Android, qui fait fonctionner les smartphones et tablettes de toute une série de fabricants. Il avait aussi racheté en 2012 le fabricant de téléphones portables Motorola, qui reste pour l’heure déficitaire.
Google a aussi exploré d’autres domaines, avec des projets plus atypiques de lunettes interactives (les “Google Glass”, qui pourraient être mises en vente cette année), de voitures sans chauffeur (qui lui servent pour ses services de cartographie), de réseaux de fibre optique à hyper haut débit dans quelques villes américaines, ou de montgolfières servant de relais internet.
L’été dernier, Larry Page avait ouvert la porte à “d’autres types d’appareils, et d’autres manières d’interagir avec l’informatique et l’internet”, mais sans donner d’exemple précis.
Avec les équipements intelligents pour la maison, il s’engouffre dans un marché en plein essor: le nombre d’objets connectés à internet pourrait atteindre 50 milliards en 2020, selon l’équipementier en télécoms Cisco.
“La ligne de produits de Nest a clairement attiré l’attention de Google, et je parie qu’il y a un tas de trucs +cools+ que nous pouvons faire ensemble, mais il n’y a rien à partager aujourd’hui”, a toutefois précisé lundi un autre des fondateurs de la startup, Matt Rogers, sur le site de l’entreprise.
Google compte boucler la transaction “dans les prochains mois”, sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence.
Nest continuera d’opérer sous sa marque distincte et sous la direction de Tony Fadell.
“Il n’y aura pas beaucoup de changements”, assure Matt Rogers.
La société, dont les produits sont déjà compatibles avec Android, continuera à assurer le support technique pour le système mobile concurrent iOS d’Apple et pour les “navigateurs internet modernes”, ajoute-t-il. Il promet aussi que Nest continuera de prendre “au sérieux” la protection des données privées de ses clients.
L’action Google grignotait 0,53% à 1.128,89 dollars vers 22H45 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.
© 2014 AFP