Aux assises de Paris, on a entendu un témoin clé ce jeudi 6 février lors du premier procès en France du génocidaire rwandais présumé Pascal Simbikangwa. L’ancien officier de l’armée rwandaise est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. A la barre : le témoignage d’André Guichaoua, universitaire qui se trouvait à Kigali lorsqu’a débuté le génocide en avril 1994.
« Connaissez-vous cet homme ? », interroge le président de la cour d’assises. André Guichaoua, 65 ans, physique d’athlète, se tourne vers le box. « Oui, répond-il. Il a une sinistre réputation. J’ai entendu parler de lui bien avant le génocide ».
Le président Olivier Laurent poursuit : « Pascal Simbikangwa affirme qu’il n’était qu’un petit fonctionnaire au sein du Service central des renseignements. » « On ne peut pas dire ça,rétorque le témoin. Tout le monde savait que le SCR était chargé des basses besognes. »
« Connaissez-vous l’Akazu ? », continue le président Laurent. « L’Akazu, c’était le renseignement et la sécurité au service exclusif du clan Habyarimana. » « Et les escadrons de la mort, vous connaissez ? » André Guichaoua, ironique, conclut : « Il n’y avait pas de milices clandestines structurées à Kigali. Le sentiment d’impunité était tel que les gens ne se cachaient pas pour tuer ».