Gao a connu une journée noire samedi dernier avec la mort de deux jeunes gens qui ont été brulés vifs, suite à l’explosion d’une bombe qui avait été placée dans la cour du bureau de la COMANAV. L’engin visait vraisemblablement la police fluviale qui jouxte le bureau de la COMANAV. L’explosion a provoqué un grand trou dans le mur qui sépare les deux services à l’endroit même où les policiers ont l’habitude de s’asseoir sur un banc. Heureusement au moment de l’explosion, les policiers étaient à l’intérieur de leur bureau et leur banc a été projeté à plusieurs mètres par le souffle de l’explosion qui a également fait voler en éclats les vitres du siège de la radio Hanna.
Juste après l’explosion, les habitants ont aperçu deux jeunes gens à moto Djakarta essayant de s’enfuir. Les fugitifs ont été vite rattrapés par des jeunes qui les ont pris pour des poseurs de bombe. Il faut dire que la psychose avait déjà gagné la ville après l’attentat perpétré dans la capitale. Les deux présumés poseurs de bombe ont donc été lynchés et brûlés vifs.
Après cet événement malheureux, la ville de Gao a été plongée dans la stupeur. En dépit des festivités de 8 mars, organisées par direction régionale de la promotion de la femme et les différentes associations, la Cité des Askia baignent encore dans une atmosphère de psychose entretenue par des rumeurs faisant état d’éventuelles attaques. Les commerçants arabes ont fermé leurs boutiques. Des voix s’élèvent pour prêcher le retour au calme. Les promoteurs des radios libres et les responsables militaires du PC Maliba ont eu une rencontre pour mettre sur pied une campagne de sensibilisation visant à rassurer les habitants de Gao.
Affaire à suivre
M. B. Cissé
Amap Gao
source : L Essor