La révolution du peuple burkinabé n’a pas seulement chassé du pouvoir Blaise Compaoré, elle a bouleversé les habitudes des responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) protégés par le régime déchu. Depuis quelques jours, ils sont en débandade dans la nature, faute de protecteur.
Sale temps pour les leaders du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) basés à Ouagoudougou au Burkina Faso ! A quelques heures de la chute de leur protecteur sinon leur logeur Blaise Compaoré, ils ont quitté en rangs dispersés le pays. Ceux qui n’ont pu le faire, se sont fondus dans les camps de réfugiés maliens dans le Pays des hommes intègres.
Selon nos sources, cette débande de Bilal Ag Achérif et ses camarades qui ont élu domicile à Ouaga après avoir été chassés par les jihadistes dans le Nord s’explique par la tension qui prévaut dans ce pays, notamment des informations qui ont fait état de l’identification de lieux de résidence de certains membres du MNLA dans la capitale burkinabé par des ressortissants maliens.
Une autre source fait cas de la présence massive de jeunes originaires du Mali qui se sont rendus dans la foulée de la contestation dans un hôtel habituellement fréquenté par des responsables du mouvement séparatiste.
En réalité, nos investigations ont permis de connaître l’itinéraire d’un certain nombre de leaders du MNLA qui ont par ailleurs abandonné la capitale Burkina soit quelques jours avant que la situation ne s’empire. Il nous est revenu que c’est sur conseil des autorités burkinabés de l’époque qu’ils sont sortis du pays.
Trois jours avant le début des manifestations contre Blaise Compaoré, le chef du MNLA, Bilal Ag Achérif a été vu dans un hôtel de la capitale nigérienne. Idem pour Jimmy le Rebelle qui a fait une escale à Niamey et serait logé par un ancien rebelle touareg nigérien qui occupe des hautes fonctions dans ce pays.
Le très agité Mahamadou Djéry Maïga, lui avait déjà préparé le terrain depuis quelques mois, il a déposé ses valises au Ghana mais ne bénéficie pas d’une couverture officielle. Mais son arrivée dans ce pays a créé une vive tension au sein de la communauté malienne dont une bonne partie est originaire du Nord du Mali. Certains voulaient tout sauf ce qu’ils considèrent comme un traître pour avoir accepté de collaborer avec le MNLA au détriment de la cause du mouvement sédentaire Gandakoy. Aux dernières nouvelles, certains d’entre les responsables du MNLA ont regagné le nord du Mali, notamment Kidal, tandis qu’un autre groupe a pris la direction de la Mauritanie ou le climat semble être favorable.
Il faut rappeler que la capitale du Faso a été jusqu’ici une sorte de base arrière politique des responsables du MNLA, ils y sont logés et entretenus aux frais de l’Etat burkinabé.
Alpha Mahamane Cissé