Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Filière riz : UNE INTERPROFESSION EN GESTATION

C’est la meilleure solution pour développer durablement la production et répondre à l’urgence

produit denrée sacs mil riz cereals fonio marche

Elaborée et promulguée en septembre 2006, la Loi d’orientation agricole (LOA) constitue, comme son nom l’indique, l’instrument stratégique qui fixe les orientations du développement du secteur agricole de notre pays. Elle a pour but de promouvoir une agriculture familiale durable, moderne, une entreprise agricole à travers la création d’un environnement propice au développement du secteur agricole. Elle met en avant l’approche filière à travers une politique de promotion de filières présentées comme incontournables pour la structuration des producteurs. A travers la LOA, l’Etat a mis en place un Fonds national de développement agricole, consacré aux activités agricoles.
La reconnaissance des organisations interprofessionnelles constitue donc un des défis pour les producteurs et leurs partenaires. Le rôle de l’Etat et des services techniques est déterminant dans la reconnaissance et le fonctionnement des interprofessions. Pour relever ce défi, il est souhaitable que les interprofessions soient créées et animées par de véritables acteurs économiques, au niveau national comme régional et local. La mise en place d’une politique rizicole concertée dans un cadre interprofessionnel est la meilleure solution pour développer durablement la production et répondre à l’urgence.
C’est dans ce contexte qu’un atelier d’information et de sensibilisation des acteurs de la filière riz s’est tenu à la fin du mois d’août à la Direction nationale du génie rural. Organisé par la Direction nationale de l’agriculture (DNA), le comité d’initiative de l’interprofession et l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), le séminaire a regroupé les producteurs de Koulikoro, de Baguinéda, du Mandé, de Manicoura, les transformateurs de Sélingué et les acteurs de la filière de la production, et ceux de la transformation et la commercialisation. Les techniciens des Offices du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB), du développement rural de Sélingué (ODRS), de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM), de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), les Organisations professionnelles agricoles (OPA) participaient aussi à la session.
Celle-ci visait aussi à favoriser le dialogue et la concertation entre les différentes familles de la filière riz en vue d’aboutir progressivement à la création d’une interprofession opérationnelle autour du riz, faire un aperçu sur cette céréale, sur son importance économique, ses opportunités, ses contraintes de production, sur la collecte, la distribution, la transformation et sur ses perspectives. L’exercice était également destiné à informer et sensibiliser les acteurs sur le décret régissant la création et l’enregistrement des organisations interprofessionnelles au Mali, sur l’acte uniforme N°9 de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) relatif aux droits des sociétés coopératives et de discuter du rôle des acteurs dans l’interprofession riz.
Le Mali, a rappelé le directeur technique de la plateforme nationale des producteurs du riz au Mali (PNPRM), Seydou Kéïta, possède d’énormes potentialités en matière de riziculture avec un avantage comparatif certain. L’Etat doit jouer un rôle de premier plan avec la stratégie nationale de développement de la riziculture en vue d’apporter de la cohérence aux différentes interventions nationales pour améliorer la production, la transformation et la commercialisation du riz.
L’Etat doit aussi assurer une meilleure réglementation des importations de riz en tenant compte du niveau de production du riz local qui couvre 93% des besoins nationaux de consommation. Le riz, a constaté Seydou Kéïta, est une céréale très consommée dans les zones urbaines. Il est devenu l’aliment clef pour une politique de sécurité alimentaire sur le long terme. Le riz est perçu comme la principale denrée permettant à la fois d’atteindre la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des producteurs et satisfaire une demande urbaine croissante à un prix raisonnable.
C’est le principal produit de base agricole en termes de volume avec une production qui dépasse 1,2 million de tonnes. Cette céréale, à elle seule, génère 5% du PIB du pays, soit environ 220 milliards Fcfa. Selon les données de la Cellule de planification et de statistique du secteur du développement rural (CPS-SDR), la moyenne de consommation du riz dans notre pays est de 61,46 kg par habitant et par an, avec une préférence portée sur le riz local. De nos jours, ce chiffre a crû pour atteindre 81,61kg par habitant et par an.
Malgré l’augmentation croissante de la production, notre pays fait recours aux importations pour couvrir ses besoins en riz. 45 % du riz commercialisé sur le marché national provient de l’importation, a constaté Seydou Kéïta. La maîtrise totale de l’eau, la submersion contrôlée libre, le riz pluvial, les bas-fonds et la riziculture intensive (SRI) sont les principaux systèmes de riziculture pratiqués chez nous. Kayes, Nioro, Yélimané sont les destinations du riz de l’axe occidental. Les produits de cet axe sont réexportés au Sénégal et en Mauritanie. L’axe du centre est la région de Ségou. C’est l’un des axes les plus dynamiques du pays en termes d’échanges de riz avec le reste du pays et trois pays voisins : le Burkina Faso, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire. Cet axe est surtout alimenté à partir des importations de Bamako pour Ségou, Bla, Barouéli et Koutiala.
L’axe sud est lui alimenté en riz importé à partir de Bamako pour les villes de Sikasso, Koutiala, Bougouni, Yanfolila, Kolondiéba, Yorosso et Kadiolo. Cet axe approvisionne la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et la Guinée.
Les grossistes de Mopti constituent l’axe oriental. Ils sont approvisionnés en riz importé à partir de Bamako, de Ségou et de Sikasso pour les zones de Koro, Bankass et Dialassagou.
Malgré la subvention des intrants et les programmes d’irrigation, les producteurs ne bénéficient pas de la hausse des prix internationaux. Alors que notre pays dispose de 2.200.000 hectares, dont 418.313 hectares soit 19% sont aménagées et aptes à l’irrigation.

S. Y. WAGUE

 

Source: essor

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance