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Commerce de céréales : LES CENTRALES D’ACHAT ENCOURAGÉES

Il s’agit de mettre les petits producteurs en meilleure position aussi bien face aux fournisseurs que lors de la vente de leurs céréales

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La libéralisation du commerce des produits agricoles est intervenue au Mali au début des années 1980 à la suite de la mise en oeuvre du Programme d’ajustement structurel. L’Etat s’était alors totalement désengagé pour laisser l’exercice de cette activité au secteur privé. Exit par conséquent l’Office des produits agricoles du Mali et l’Office du Niger qui ont retiré la commercialisation de leurs missions. Après plus d’une trentaine d’années de libéralisation, les progrès obtenus concernent, entre autres, la réduction des déficits budgétaires de l’Etat, l’augmentation des investissements privés dans la production (notamment rizicole) et la hausse de la production agricole nationale.
Mais beaucoup reste encore à faire – ou à améliorer – afin d’augmenter l’impact de la libéralisation sur les populations en général, et sur les couches rurales en particulier. Plusieurs problèmes subsistent, parmi lesquels l’augmentation des pertes post récoltes à cause de l’absence et/ou de l’insuffisance des infrastructures post récoltes, la faiblesse et/ou le manque de financement des activités post récoltes, l’obligation pour les producteurs de vendre une part importante de leur production en période des récoltes.
D’autres contraintes sont aussi à relever comme la faiblesse de la transformation à cause de l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation, la faiblesse des opérations d’achat et de vente contractuelles et le mauvais et/ou le faible niveau de fonctionnement des organisations professionnelles paysannes.
Tous ces facteurs combinés font que les populations rurales ne bénéficient pas pleinement des retombées de la politique de libéralisation. Pour remédier aux faiblesses constatées, le groupe « Policy Action Node Market (PAN market) » ou « Groupe d’action politique marché (GAP Marché) » a mis en œuvre le projet « Promotion d’un environnement de politique agricole propice à l’accès au marché des petits producteurs ». Le Groupe PAN est essentiellement composé de représentants de l’Observatoire du marché agricole (OMA), de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), de l’Economie des filières de l’Institut d’économie rurale (ECOFIL-IER), de l’ONG Association malienne pour la promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaires (AMASSA Afrique verte), de la direction nationale du Commerce et de la concurrence (DNCC) et du Groupe Ami.
Le projet, qui est financé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), porte sur la promotion d’un certain nombre de plaidoyers dont l’adoption de dispositions légales et/ou réglementaires en vue d’améliorer l’accès au marché des petits producteurs. Parmi ces plaidoyers figurent la création d’un système de récépissé d’entreposage au Mali, la mise en place d’un dispositif de promotion des transactions contractuelles de céréales, la promotion des techniques de conservation et de stockage des céréales et l’amélioration du fonctionnement des organisations professionnelles paysannes en termes d’accès au marché.

LIMITER LE NOMBRE D’INTERMÈDIAIRES. Sur ce dernier point, et à la suite d’une étude réalisée par le Groupe PAN, il est ressorti que les petits producteurs de céréales sont de moins en moins attirés par les marchés de ventes groupées. Cela malgré les avantages et la diversité des systèmes de ce type de ventes. Les réticences des producteurs s’expliqueraient par le manque de confiance, de formation et d’information. Pour combler ces lacunes, le Groupe PAN a organisé les mardi et mercredi derniers au siège d’AMASSA Afrique verte sis au quartier Hippodrome un atelier de plaidoyer pour accroître la participation des petits producteurs aux ventes groupées. Les locaux de l’ ONG ont été choisis en raison du fait que celle-ci possède une grande expérience en matière de ventes groupées de céréales à travers les organisations de producteurs établies dans ses zones d’intervention.
L’atelier avait pour objectif de définir les contraintes liées aux ventes groupées (organisation, gestion, gouvernance, stockage, transport, mise en marché ) et donc de proposer des solutions, de dresser un tableau comparatif sur les avantages, les faiblesses et les opportunités liés aux principaux types de marchés de ventes groupées de céréales. Il avait également pour objet de faire la proposition d’un système (dispositif) stratégique à mettre en place pour favoriser la participation active des petits producteurs de céréales dans les ventes groupées.
L’achat groupé est une action qui consiste pour des acheteurs ou des distributeurs à se regrouper afin de sélectionner des fournisseurs et de négocier les conditions favorables d’achats. Il peut notamment s’effectuer par le recours à la création d’une centrale d’achat ou d’une coopérative. Il permet aux participants du fait de leur nombre de bénéficier de réductions tarifaires.
A l’issue des travaux, les participants ont félicité le gouvernement pour la poursuite de la nouvelle dynamique d’implication des organisations paysannes dans le renouvellement des différents stocks céréaliers (stock national de sécurité et stock d’intervention de l’Etat). Une des démarches conseillées pour cette reconstitution est le recours aux achats groupés de céréales. Les participants ont aussi remercié le Programme alimentaire mondial, l’Office des produits agricoles du Mali et le Commissariat à la sécurité alimentaire qui de plus en plus associent les petits producteurs aux achats de céréales. Ils ont sollicité l’institutionnalisation de ces achats en faveur des petits producteurs sans préjudice de la participation des opérateurs économiques ou céréaliers.
Les participants ont aussi préconisé la capitalisation des différentes expériences d’achats groupés de céréales à travers les différents marchés organisés par les projets et ONG (bourses aux céréales) en vue de promouvoir la création d’un système de récépissé d’entreposage au Mali. Système qui devrait être une opportunité exclusive réservée aux petits producteurs en vue de favoriser leurs accès aux marchés et une meilleure valorisation de leurs productions.
Les participants ont soutenu la contractualisation des ventes groupées de céréales avec les petits producteurs à travers les centrales d’achats. Ce qui permettrait de réduire considérablement le nombre des intermédiaires qui grèvent le coût d’acquisition des céréales par le consommateur.
Le coordinateur national de l’ONG Amassa Afrique verte, Mohamed Haïdara, a félicité les participants pour leurs contributions et a promis que son organisation serait au cœur du plaidoyer pour encourager davantage la contractualisation des achats groupés de céréales au bénéfice des petits producteurs.

M. COULIBALY

 

Source: essor

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