Washington suit de très près la situation au Soudan du Sud, notamment la situation humanitaire, les risques de guerre civile et de massacres de masse, mais aussi sur l’implication des Américains. Ils redoutent de se retrouver dans une situation telle que celle de Benghazi en Libye, où l’ambassadeur des États-Unis et trois de ses collaborateurs ont trouvé la mort en décembre 2012.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
L’ambassadeur Stevens a-t-il été victime d’une négligence de la CIA, ou d’une trop lente mobilisation de département d’État ? Cette attaque contre le consulat de Benghazi reste un point noir dans le parcours d’Hillary Clinton, alors en charge des Affaires étrangères et peut-être bientôt candidate à la présidence.
La Maison-Blanche ne veut pas répéter l’erreur au Soudan du Sud. Cent cinquante marines ont donc été positionnés à Djibouti et en Ouganda. Ils doivent pouvoir intervenir à tout moment pour protéger les ressortissants américains.
La préoccupation porte aussi à Washington sur l’échec que représentent les événements actuels au Soudan du Sud, un pays à majorité chrétienne, dont les États-Unis ont très activement soutenu la marche vers l’indépendance. Le Congrès a voté un budget de 400 millions de dollars en assistance pour 2014, une aide que Barack Obama menace de retirer à tout moment si les deux parties ne trouvent pas un compromis.
Il ne faut pas oublier enfin l’enjeu pétrolier. Les déclarations de Riek Machar, qui affirme contrôler les zones de production et se dit prêt à trouver un accord avec Khartoum pour assécher les sources de revenus de Juba inquiètent l’administration Obama au plus haut point.