Alors qu’il a été évincé par un groupe dénommé « noyau » au cours d’une rencontre récente, le coordinateur de Espoir Mali Koura, Cheick Oumar Sissoko, a profité de la commémoration du deuxième anniversaire du mouvement, le samedi 14 mai 2022, à leur siège, pour répondre à « ceux qui prétendent s’arroger le droit de propriété sur leur organisation » qui, selon lui, n’est pas « une entreprise privée capitalistique aux actions détenues par quelques individus ». Reste-t-il le coordinateur d’EMK ? Ce qui est évident, c’est que la division est consommée au sein de cette organisation.
« Le comite de pilotage de Espoir Mali Koura (EMK) a appris avec beaucoup de surprise, l’existence d’un noyau d’individus qui s’arrogent un droit de propriété sur notre organisation. EMK n’est pas une entreprise privée capitalistique aux actions détenues par quelques individus », c’est par ces mots que le coordinateur, Cheick Oumar Sissoko, a entamé ses propos. Avant de faire la genèse de Espoir Mali Koura qui, selon lui, a été créé le 10 mai 2020 au cours d’une assemblée générale à Magnambougou. Il a indiqué que cette assemblée générale avait procédé à la mise en place d’un comité de pilotage de 17 personnes et d’un coordinateur en la personne de lui-même. « Bien entendu avant ce jour, des démarches, rencontres, réunions, avaient eu lieu entre des personnes, des associations, des organisations politiques, tous engagés depuis des années contre IBK et sa politique inacceptable de destruction de notre pays . EMK et plus tard M5-RFP, sont le fruit de la lutte de notre peuple depuis le 19 Novembre 1968 et EMK appartient au vaillant peuple du Mali, à ses membres, à des organisations qui ont eu le courage de faire l’historique Appel du 14 mai 2020 qui a permis de faire une mobilisation populaire dont l’expression politique fut le M5-RFP, aujourd’hui hélas, moribond par la faute criminelle de ce noyau aux ordres de Choguel », regrette-t-il. Ni Bouba Traoré, prétendument président par intérim du comité stratégique, chargé de mission à la primature, ni Tiemogo Maïga, ni Aliou Sangaré Bidy, ni Ramos sorti des bois, ni kader Maïga conseiller très spécial de Choguel, ni Ikassa Maïga, ministre du gouvernement choguel, ni Choguel, leur mentor, a-t-il ajouté, n’empêchera EMK de suivre sa voie, son combat pour une transition réussie. Cette transition, nous l’avons enfantée. Nous continuerons à la bercer dans la vérité et l’exigence de rupture avec un système politique, économique, social et culturel qui avilit l’homme, qui a plongé notre peuple dans la souffrance. Le coordinateur de Espoir Mali Koura, Sissoko, a indiqué qu’ils veulent une troisième étape de rupture et a rappelé que la première étape fut marquée par le refus du CNSP venu parachever leur lutte de reconnaitre leur légitimité, celle du M5-RFP et que la seconde étape appelée rectification porta le M5-RFP à la primature. A ses dires, depuis bientôt 12 mois, les Maliens assistent à un One Man show du premier ministre Choguel. Il a indiqué que la troisième étape soit une étape de rupture avec les pratiques anciennes de corruption, de gabegie, d’accaparement illégal des biens publics, de népotisme. Avant d’ajouter que c’est contre ces fléaux énumérés dans leur appel du 14 mai 2020 qu’ils se sont battus. « Si nous approuvons et soutenons les actes posés par la junte et le gouvernement depuis le 24 mai 2021, nous remarquons le manque de clarté dans la vision et les objectifs Malikoura qui ne sont d’ailleurs pas partagés avec le peuple. Pour nous, il y a 3 préalables qui sont du ressort d’une transition de rupture comme nous le signifiait déjà dans notre document sur la mobilisation générale à savoir : mobiliser tous les moyens matériels et immatériels du pays pour gagner la guerre ; une gouvernance vertueuse mettant fin à la corruption et à l’impunité et dans le cadre d’une économie de guerre, de reprendre en main l’économie nationale », a-t-il affirmé. Avant de signaler que si la transition de rupture ne devient pas une réalité, EMK va lancer un appel de mobilisation contre le pouvoir.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain