La Russie continue d’afficher son désaccord avec les puissances occidentales au sujet du conflit ukrainien. Dernière illustration en date, l’interdiction d’importer des préservatifs étrangers annoncée la semaine dernière par le ministère russe de l’Industrie et du Travail.
Pour Gennadiï Onichtchenko, ancien chef des services sanitaires russes connu pour ses positions controversées, cette décision «n’a rien à voir avec la santé» et «permettra simplement de rendre chacun plus responsable et plus intransigeant sur le choix de ses partenaires», relate The Independent. Il y voit notamment un avantage pour revitaliser la démographie russe. Pansements ou autres béquilles font maintenant également partie de la liste.
PRÈS DE 90 000 RUSSES ONT CONTRACTÉ LE SIDA EN 2014
Petit problème, cette annonce intervient au moment même où le nombre de personnes contaminées par le sida ne cesse de croître en Russie. Près de 2 millions de personnes risquent d’être touchées par la maladie dans les cinq prochaines années indique The Guardian. Selon Vadim Pokrovskiï, chef du centre nationale russe pour le sida, près de 90 000 personnes ont contracté le virus en 2014, contre 3 000 en Allemagne, un des pays où il y a le moins de cas en Europe. Il met notamment en cause les valeurs conservatrices prônées par le gouvernement du président russe Vladimir Poutine, ces cinq dernières années.
Mais ce qui pose problème à Vadim Pokrovskiï, ce ne sont pas les restrictions à l’importation des préservatifs étrangers, qui sont de toute manière trop chers pour la majorité des étudiants ou personnes à bas revenus. Pour lui, le problème, c’est plutôt le coût en général des préservatifs, et il craint un manque de préservatifs bon marché, accessibles à tous. Cité par The Moscow Times, il affirme que «si un étudiant a le choix entre acheter une bière et un préservatif, il achètera probablement une bière, car c’est moins cher». Toutefois, Vadim Pokrovskiï reconnaît la faible qualité des préservatifs peu chers.