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Elections générales de 2013 : Pour le meilleur et le pire?

La communauté internationale, notamment la France et les États-Unis, ont fait pression pour que l’élection présidentielle au Mali se tienne au mois de juillet. Certains affirment cependant que cela risquerait d’entraîner des divisions dans le nord, ce qui déstabiliserait davantage cette région, mettrait en péril les négociations sur Kidal et  le processus de réconciliation et de dialogue de la Commission Dialogue et Réconciliation.

 


Elections
Les raisons pour lesquelles certains observateurs extérieurs font pression pour la tenue d’élections sont évidentes. La France a besoin de mettre en place une autorité légitime pour pouvoir déclarer résolu le problème du Mali, les États-Unis doivent pouvoir se baser sur une autorité élue démocratiquement pour relancer ses aides et ses investissements et les Nations Unies ont besoin d’un partenaire légitime pour la MINUSMA, la mission de stabilisation.

 

 

Alors, la tenue des élections est la seule solution réaliste, car, en l’absence  de structures démocratiques, le pays ne pourrait obtenir de l’aide de l’étranger et pourrait difficilement coopérer avec d’autres pays comme les Etats unis d’Amérique.

 

 

Cet avis reste partagé par un nombre important de Maliens qui pensent qu’il faut mettre en place une autorité légitime à la place de Bamako pour prendre en  main la situation.
Or, si tous admettent la nécessité d’un processus électoral, nombreux sont ceux qui craignent que le faire de manière précipitée puisse déstabiliser davantage le Mali.

 

Ce qui rendrait la tenue d’élection hautement difficile, c’est la situation non seulement dans le Nord, et à Kidal, qui attire l’attention, mais aussi à Ménaka, Gao et Tombouctou, dont la situation n’a pas encore été résolue définitivement.

 

 

Les règles du jeu politique semblent être les mêmes que par le passé car, le problème est que bien que le paysage politique ait légèrement évolué depuis le coup d’État militaire de mars 2012, dans l’ensemble, les nouveaux venus ne paraissent pas chercher davantage que leurs prédécesseurs à résoudre les problèmes de fond du pays.  Les grands ténors de la politique malienne sont toujours de la partie, les règles du jeu n’ont pas changé.

 

 

Et, selon certaines sources, les élections doivent marquer un nouveau commencement et non une fin. Un scrutin réalisé de manière précipitée ne permettra pas de résoudre les problèmes dans le nord, à savoir l’effondrement de l’État, son incapacité à assurer des services essentiels de qualité, notamment en matière de santé et d’éducation, et de l’impunité des auteurs de violences commises récemment et dans les conflits antérieurs concernant le Nord.
Selon les analystes, l’importance de la réconciliation et du dialogue au niveau communautaire et nationale serait notoire. Car, Pendant plusieurs générations, les tensions entre les Touaregs nomades et les autres groupes ethniques ont ouvert des plaies profondes qui pourront seulement se refermer grâce à un processus de vérité et réconciliation.

 

 

Le risque serait aussi qu’aucun homme politique, une fois élu, ne veuille adopter un programme transformateur susceptible de déstabiliser son pouvoir.

Pour certains, les élections sont le seul moyen de restaurer une quelconque légitimité au Mali.
Et, que se passera-t-il, si un candidat battu tente d’enflammer la situation en affirmant que les élections ont été manipulées ou truquées ?

 

 

Il faut faire les choses sérieusement si l’on ne veut pas en payer le prix plus tard.

 

Dieudonné Tembely

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