Enfin, l’espoir est permis ! Le gouvernement Malien et les groupes armés installés dans la région de Kidal ont accepté de signer un accord préliminaire qui constitue un début de solution à une crise malienne qui n’aura que trop duré, fait de nombreuses victimes, anéanti l’économie nationale et plongé le pays dans la misère, la désolation, la peur et l’insécurité.
A présent, il faudrait de part et d’autre, respecter scrupuleusement les termes de cet accord pour donner une chance à notre pays d’aller de l’avant.
Il n’y a pas de petite guerre. L’expérience nous l’a montré.
En effet, lorsqu’en janvier 2012, les Maliens apprenaient qu’un groupe d’hommes armés dénommé MNLA avait attaqué la petite ville de Ménaka, nul n’imaginait qu’il y aurait après, des événements du genre Aguelhok, encore moins, que les 2/3 du territoire national seraient occupés peu après par des terroristes.
Nul ne pouvait imaginer une application au Mali, de la charia.
Et pourtant, dans les régions nord de notre pays, des mains, des pieds ont été coupés, des personnes lapidées à mort, des femmes violées, des biens publics et privés détruits et vandalisés, des mausolées et autres symboles de notre culture complètement rasés.
En plus, des milliers de nos compatriotes ont dû tout abandonner pour se réfugier dans des pays voisins ou, tout simplement, comme des animaux, errer dans la nature.
Les groupes armés parmi lesquels des terroristes patentés et cette autre racaille de narcotrafiquants, bandits de grand chemin, ont même osé, après près d’un an d’occupation des 2/3 de notre territoire, tenté (ils allaient même le réussir) d’occuper l’ensemble du territoire malien.
Il a fallu la bienveillante intervention énergique et efficace de la France et d’autres pays amis d’Afrique, pour que le Mali échappe au pire.
Mais, de nos jours encore, le pays n’est pas sauvé. Et pour cause. Il y a toujours le cas de quelques groupes armés dont le MNLA qui occupe avec armes et bagages la ville de Kidal.
On a beau dire et redire que ces hommes du MNLA ne représentent pas les populations du nord et, par conséquent, qu’ils ne sauraient formuler des revendications en leur nom, nul ne conteste cependant, qu’ils sont tout de même des Maliens. Or, le Mali ne peut pas se donner le luxe d’une division, même si elle ne concerne, cette division qu’une partie très minoritaire. Car, la démocratie, ce n’est pas seulement la loi de la majorité. C’est aussi le respect des minorités, de leurs différences et de leurs angoisses.
Que vive la paix !
Une guerre, nous le disions plus haut, n’est jamais petite, car elle enfante toujours de graves conséquences : mort d’hommes, mutilations, souffrances, désolation.
Une guerre est toujours synonyme de destruction et constitue un frein au développement social et économique.
C’est pourquoi, les pourparlers entre le gouvernement malien et les groupes armés à Ouagadougou auront été de bonne guerre. Et, l’accord signé entres les différentes parties, le 18 juin dernier est une opportunité à saisir avec les deux mains.
Certes, les pessimistes (de tous les côtés) voient des difficultés dans les opportunités, mais les optimistes quant à eux, voient plutôt des opportunités dans les difficultés.
En effet, dans cet accord, l’essentiel, le cordon ombilical qui lie les Maliens à leur pays est préservé : l’indivisibilité du Mali, son unicité, sur caractère démocratique, laïc et social.
Cependant, tout comme la guerre, la Paix a aussi un prix à payer. Et, tout dialogue, pour aboutir à un consensus est sujet à des concessions, et des compromis. Cela, de part et d’autre.
C’est pourquoi, nul ne doit s’offenser, lorsque cet accord de Ouagadougou stipule « l’arrêt de toute tentative d’occuper de nouvelles positions sur le terrain, le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité maliennes dans la région (en coopération avec la MISMA/MINUSMA et la force Serval) » ou encore, le désarmement des groupes qui ne sera effectif qu’après l’élection présidentielle de juillet prochain.
En somme, le prix de la paix n’est jamais exorbitant. Et, comme le disait l’autre, il n’y a pas de développement sans paix, et il n’y a pas de paix sans développement.
L’accord de Ouaga du 18 juin est bel et bien acceptable pour Tous et constitue une chance pour la paix au Mali. C’est pourquoi, la médiation réussie du président Blaise Compaoré dans cette douloureuse épreuve que traverse le Mali est absolument à saluer.
Soyons honnêtes et reconnaissants.
Les Maliens dans leur grande majorité souffrent et meurent en silence, à cause de cette crise qui n’a que trop duré.
Il faut donc mettre à profit cet accord de Ouagadougou, car, comme le disait ce confrère de France 2, « la meilleure manière de se faire suivre, c’est de courir plus vite que les autres ».
Boubacar Sankaré