Les régions de Bandiagara et Mopti, situées au centre du Mali, enregistrent un afflux de nouveaux réfugiés burkinabés, notamment à Koro et à Mopti.
Depuis le 7 avril 2025, plusieurs vagues de réfugiés ont été enregistrées dans les localités frontalières, notamment dans la préfecture de Bankass (Baye et Ouenkoro), ainsi que dans les villes de Koro (région de Bandiagara) et de Mopti.
Au 22 avril, un total de 7 071 nouveaux réfugiés a été enregistré par les équipes de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et son partenaire gouvernemental, la Commission Nationale Chargée des Réfugiés (CNCR). De nouvelles arrivées continuent d’être signalées dans les localités d’accueil.
Le HCR se félicite de l’hospitalité et de la solidarité dont bénéficient ces nouveaux réfugiés, fuyant l’insécurité et la violence au Burkina Faso, de la part des populations et des autorités maliennes, ainsi que de leurs compatriotes déjà présents au Mali.
Ces nouveaux arrivants s’ajoutent aux plus de 135 567 réfugiés enregistrés (à la date du 31 mars 2025), dont 68 % originaires du Burkina Faso, dont plus de la moitié est arrivée au cours des 15 derniers mois.
En outre, selon les estimations il y a environ 80 000 autres réfugiés en attente d’enregistrement, essentiellement dans les régions de Bandiagara et Douentza.
La majorité des réfugiés de ce dernier afflux se dirige vers la commune de Koro, située à 36 km de la frontière avec le Burkina Faso. Cette localité abrite la plus forte concentration de réfugiés du pays, avec plus de 45 000 personnes.
« Malgré le contexte difficile, la Commission Nationale Chargée des Réfugiés déploie tous les moyens, avec le soutien de ses partenaires, notamment le HCR, pour atténuer la souffrance de ces populations. Il s’agit d’un défi humanitaire sans précédent auquel le gouvernement et ses partenaires doivent faire face. Une réponse adéquate doit être apportée dans les meilleurs délais, en dépit des contraintes conjoncturelles, afin de prévenir d’éventuelles tensions liées à la cohabitation avec les communautés hôtes », M. Brahima COULIBALY, Président de la CNCR Mali.
Les nouveaux arrivants indiquent avoir marché sur plusieurs dizaines de kilomètres pour atteindre les villages et villes du Mali situés le long de la frontière, d’où certains ont emprunté des véhicules de transport en commun pour rallier Koro ou la ville de Mopti, en fonction de leurs affinités.
Ce nouvel afflux massif accentue les besoins existants de ces populations déplacées et des communautés maliennes qui partagent avec eux leurs maigres ressources.
Selon les évaluations faites par les équipes sur le terrain à Mopti et Koro, les réfugiés, dont beaucoup vivent à la belle étoile, dans des familles d’accueil ou des bâtiments publics, ont besoin d’assistance en vivres, abris, articles ménagers essentiels, eau, hygiène et assainissement, documentation, éducation et vêtements.
« Avec les moyens dont nous disposons, nous nous efforçons de répondre au mieux aux besoins de ces personnes, toutefois, il est évident qu’il faut davantage d’efforts et de ressources pour atténuer leur souffrance et leur redonner espoir pour un avenir meilleur », M. Georges Patrick MENZE, Représentant par intérim du HCR au Mali.
Aux côtés du gouvernement malien, le HCR, confronté à une crise budgétaire, œuvre pour la mobilisation d’une réponse multisectorielle et inter-agence en faveur des réfugiés et des populations qui les accueillent
Source: UNHCR