L’équilibre des forces militaires sino-taïwanaises évolue rapidement en faveur de Pékin, a déclaré le ministère japonais de la Défense dans son Livre blanc annuel publié mardi.

« La comparaison des capacités militaires doit se fonder sur divers facteurs, non seulement la taille des forces armées, les performances et la quantité d’équipements, mais aussi les objectifs et la nature des opérations militaires prévues, l’état de préparation opérationnelle, le niveau de formation du personnel et les systèmes de soutien logistique. Mais globalement, l’équilibre militaire sino-taïwanais penche rapidement en faveur de la Chine », indique le rapport. La Chine dispose d’une puissance militaire écrasante en matière de forces terrestres, tandis que sa capacité à mener une opération amphibie sur l’île principale de Taïwan reste limitée à l’heure actuelle, a déclaré l’armée japonaise. En avril 2025, le budget de la défense de Taïwan pour l’exercice 2025 n’avait pas été rendu public. Cependant, le budget de la défense pour 2024 est resté quasiment inchangé depuis près de 20 ans. En revanche, la Chine continue d’augmenter ses dépenses de défense à un rythme soutenu. Le budget de la défense annoncé publiquement par la Chine pour l’exercice 2024 était environ 17 fois supérieur à celui de Taïwan, indique le rapport.

L’intensification de l’activité militaire chinoise autour de Taïwan et en mer de Chine méridionale pourrait affecter significativement la sécurité nationale du Japon, a déclaré le ministère japonais. Ce dernier a suggéré que la Chine pourrait favoriser la réunification en recourant à la tactique dite de la « zone grise ». « L’inquiétude grandit quant à la poursuite de l’unification par la Chine par le biais d’activités militaires en zone grise. Certains soulignent que l’intimidation militaire, les blocus et autres moyens similaires constituent actuellement les principales options de la Chine contre Taïwan. En cas de blocus de Taïwan, il est possible que la Chine déploie ses garde-côtes en première ligne pour appliquer le blocus dans la zone grise », indique le rapport.

Les relations officielles entre Taïwan et la Chine continentale, qui considère l’île comme sa partie inaliénable, ont été rompues en 1949 après le retrait du Kuomintang à Taïwan suite à sa défaite dans la guerre civile contre le Parti communiste chinois. Les contacts commerciaux et informels entre l’île et la Chine continentale ont repris à la fin des années 1980. Depuis le début des années 1990, les deux parties communiquent par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales : l’Association pour les relations à travers le détroit de Taïwan à Pékin et la Fondation pour les échanges dans le détroit à Taipei.