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Éditorial : La fin prématurée du mandat d’IBK : Une nouvelle ère de transition politique au Mali

Le départ prématuré du président Ibrahim Boubacar Keïta, avant l’issue prévue de son mandat en septembre 2023, marque l’ouverture d’une nouvelle page incertaine dans l’histoire politique du Mali. L’année 2020 a été un tournant crucial, une année de turbulences qui a mis à rude épreuve la stabilité du régime d’IBK, exacerbant les tensions sociales, politiques et économiques. En effet, ces événements ont pavé la voie à une transition qui soulève aujourd’hui autant d’espoirs que de défis.

 

 

Bamada.net- Les difficultés rencontrées par le président Keïta et son gouvernement ont débuté avec des grèves massives, notamment celle des enseignants, qui ont paralysé le système éducatif pendant des mois. La crise sanitaire mondiale due à la Covid-19 est venue aggraver la situation, accentuant les critiques contre le gouvernement. Alors que le pays luttait contre la pandémie, la méfiance grandissait à l’égard de la gestion du pouvoir, alimentée par des accusations de mauvaise gouvernance et de corruption dans l’acquisition des équipements militaires, des fonds détournés et une insécurité galopante.

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L’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique, est devenu l’une des figures emblématiques de cette contestation. Ses critiques acerbes contre le régime ont cristallisé le mécontentement populaire, et malgré les tentatives des autorités de réprimer ces voix dissidentes, le mouvement de contestation ne cessa de prendre de l’ampleur. Les manifestations organisées par le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), formé dans la foulée, ont conduit à une escalade de la crise, poussant le pays au bord du gouffre.

Malgré les efforts de la CEDEAO pour trouver une issue pacifique à la crise, le pouvoir d’IBK vacillait. Les propositions de dialogue et de compromis, bien que soutenues par des médiateurs régionaux de renom, se heurtaient à une détermination inébranlable des manifestants qui exigeaient désormais la démission pure et simple du président. La situation a atteint son paroxysme avec la mutinerie du 18 août 2020, qui a vu l’intervention de l’armée et la prise de pouvoir par un groupe de colonels, emmenés par un certain Assimi Goïta, jusque-là méconnu du grand public.

La démission d’Ibrahim Boubacar Keïta a été accueillie par un mélange de soulagement et d’appréhension. La transition qui s’en est suivie, bien que rapidement organisée, a révélé les profondes fractures au sein de la société malienne. Les Assises nationales et l’adoption d’une feuille de route ont permis la mise en place d’un gouvernement de transition, dirigé d’abord par Bah N’Daw, puis par le colonel Goïta, après une rectification de trajectoire en mai 2021.

Cette transition est loin d’être un chemin de roses. Les autorités actuelles sont confrontées à des défis titanesques : la sécurité du territoire, la refondation de l’État, et la réconciliation nationale. Les recommandations issues des Assises nationales de la refondation, bien que prometteuses, nécessitent une mise en œuvre rigoureuse pour espérer sortir de cette crise durable. La population malienne, épuisée par des années d’instabilité, aspire à une véritable paix et à une refondation de l’État sur des bases solides.

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La transition en cours constitue une opportunité unique pour le Mali de se réinventer. Cependant, elle reste fragile et dépend en grande partie de la capacité des dirigeants actuels à mettre en œuvre des réformes profondes et inclusives. Le pays est à la croisée des chemins, et les choix faits aujourd’hui détermineront son avenir. Le Mali a besoin de stabilité, de justice, et d’un leadership éclairé pour tourner définitivement la page des crises répétées et s’engager sur la voie du développement durable.

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MLS

Source: Bamada.net

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