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Dissolution de l’AEEM : l’inévitable bras de fer s’annonce-t-il entre autorités et étudiants ?

Désormais opérationnelle, la cellule de crise mise en place, quelques jours après la dissolution de l’association des élèves et étudiants du Mali, s’oppose à la décision du gouvernement de transition et appelle à la mobilisation des militants, sympathisants et acteurs de la démocratie pour obtenir gain de cause.

Au nombre de près d’une vingtaine de leaders, les responsables de la cellule de crise se sont engagés, le 21 mars dernier via un point de presse, dans un bras de fer contre le gouvernement de transition. Ils restent, sans ambiguïté aucune, farouchement opposés à toute dissolution de l’AEEM, la corporation syndicale des élèves et étudiants du pays depuis 1991. « Nous, membres, militants et sympathisants de l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), suite à un communiqué du conseil des ministres N2024-11/SGG à la date du 13 mars 2024, avons appris avec une déception totale la dissolution de l’AEEM ». « A travers ce point de presse, nous tenons à exprimer notre opposition ferme à cette dissolution illégale et illégitime de notre association ». A entendre la cellule de crise, l’AEEM est une organisation légitime et représentative des élèves et étudiants du Mali. Elle joue, de ce fait, un rôle crucial dans la défense des droits, voire des intérêts desdits élèves et étudiants, indique-t-on. Symbole de la démocratie malienne, l’AEEM joue un rôle de gendarme. « Nous n’accepterons jamais qu’une partie de l’histoire de la démocratie malienne soit supprimée ». « Nous condamnons fermement toute tentative de museler la voix des élèves et étudiants du Mali, en leur privant de la liberté d’association. La dissolution de l’AEEM serait, aux yeux des opposants du jour, une atteinte grave à la démocratie et aux libertés fondamentales », lit-on dans leur déclaration. Aussi bien que les militants, les meneurs du nouveau challenge semblent méconnaître la peur. Aux autorités actuelles de la transition malienne, ils annoncent être d’ailleurs prêts à tout pour l’atteinte des objectifs assignés. C’est du moins ce qu’ils tentent d’étayer dans cette déclaration de deux pages. « Nous tenons à informer les autorités de la transition que nous sommes prêts à défendre coûte que coûte. Nous n’avons pas peur des représailles, que ce soit la prison, l’élimination physique, ou toute forme de répression », ont-ils spécificité. Ils appellent les autorités de la transition à respecter la liberté d’association et à reconnaître le rôle essentiel de l’AEEM dans le monde estudiantin. Aussi, ajoute-t-on, « toute tentative de répression à notre encontre ne fera que renforcer notre détermination et notre unité ». Comme si cela ne suffisait pas, les membres de la cellule envisagent d’aller encore loin. Parmi les actions majeures mûries figurent, entre autres, une éventuelle fermeture des écoles, l’année blanche, l’arrêt des cours, si nécessaire. La teneur de la déclaration de circonstance en dit assez. « Nous espérions que la fermeture des écoles, ou passer à l’année blanche ne font pas partie des mesures que vous (gouvernement) comptez exécuter pour maintenir votre décret de dissolution qui constitue la violation flagrante des textes de notre association », ont-ils confié. S’adressant au président de la transition, colonel Assimi Goïta, ils précisent être fiers de l’armée et avoir toujours aimé le Mali, leur pays. « Mais nous disons non à toute forme de violence contre notre liberté d’association ». Exigeant la libération immédiate et inconditionnelle des élèves et étudiants détenus dans les brefs délais, ils appellent les Maliens à se mobiliser et à s’impliquer activement pour l’annulation du décret de dissolution de l’AEEM. D’où cette précision : « Nous refusons de rester silencieux face à cette injustice et demandons à tous les citoyens de se joindre à nous pour la préservation de nos droits ». Aux élèves, étudiants, membres, militants et sympathisants de l’AEEM, la cellule de crise plaide pour la mobilisation et d’être tenus prêts pour agir contre la présente décision du gouvernement. Visiblement résolus pour l’annulation pure et simple de ce décret, les responsables syndicaux promettent de ne pas lâcher cette affaire.

Mamadou Diarra

Source : Le PAYS

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