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Désarmement des combattants: le Mali à l’école du Niger

Une Réunion de haut niveau sur la prise en charge des ex-combattants des groupes armés non étatiques entre le Mali et le Niger s’est tenue, ce mardi 20 août 2024, à Niamey. L’objectif de cette rencontre était de faire profiter le Mali des expériences nigériennes de désarmement des combattants des groupes armés non étatiques.  

Une forte délégation malienne séjourne depuis le week-end au Niger dans le cadre de cette réunion. Conduite par le ministre de la justice garde des sceaux, Mamadou KASSOUGUE, elle est constituée notamment du Conseiller spécial du président de la transition, Boya DEMBELE ; du ministre de la réconciliation nationale, le colonel Ismaël WAGUE ; du ministre de l’Entrepreneuriat national, Mme BAGAYOKO Aminata TRAORE ; du ministre des Affaires religieuses et du culte, Mamadou KONE.

Au cours de ce séjour, la délégation malienne a été reçue par plusieurs autorités nigériennes. C’est ainsi que le lundi 20 août, la délégation de notre pays s’est entretenue avec le secrétaire général du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique et de l’administration territoriale, Ayouba ABDOURAHAMANE, accompagné également des cadres de son pays.

Pour M. Abdourahamane, à côté de la montée en puissance des forces armées des pays de l’AES contre le terrorisme, il est nécessaire « de développer une stratégie parallèle de sensibilisation pour le désarmement, la déradicalisation et la réinsertion des combattants armés des groupes armés qui accepteraient de rendre les armes, de se repentir dans le respect de la réglementation en la matière ».

A travers cette rencontre, notre pays doit s’inspirer de l’exemple du Niger pour inciter les groupes armés à déposer les armes.

En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger dénoncé par la transition, le processus de désarmement et d’insertion des combattants avait été initié, mais il a été butté à de nombreuses difficultés. Des membres des groupes armés voulaient notamment être intégrés dans l’armée tout en gardant leur rang et grade du groupe armé.

Lors de ladite réunion tenue ce mardi 21 août présidée par le ministre d’Etat de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Brigade Mohamed TOUMBA, a tenu à saluer la présence de la délégation malienne au Niger pour cette mission d’échanges, qui traduit la volonté des Présidents du Mali et du Niger.

« Dans le cadre de l’opérationnalisation de notre Confédération, la machine est très bien lancée car cette rencontre s’inscrit dans la droite ligne de la tenue des réunions ministérielles au niveau sectoriel et permettra à nos délégations respectives d’échanger et d’apprendre les uns des autres », a affirmé le Général TOUMBA, notant que « la question de la prise en charge des ex-combattants des groupes armés non étatiques ne date pas d’aujourd’hui ».

A ce sujet, il a rappelé que « le Niger a organisé au cours de l’année 2000 la flamme de la paix, sanctionnant la reddition des ex-combattants du Nord du Niger suivie d’un programme de réintégration ».

Pour le Général TOUMBA, les crises en répétition « menacent régulièrement l’existence de nos communautés et la mise en œuvre des politiques publiques en matière de développement économique et social ». Il a expliqué que pour la résolution de celles-ci, le Niger a utilisé le bâton et la carotte qui s’est manifesté par non seulement par des actions militaires vigoureuses mais également par des initiatives civiles.

Ainsi en 2015, souligne l’officier supérieur nigérien, « le Niger a élaboré une stratégie de sortie de crise dans le Bassin du Lac Tchad et les recommandations qui en sont issues ont débouché en 2016 sur un appel solennel à la reddition à l’endroit de nos concitoyens partis, soit par errement, soit par mimétisme, au sein des groupes terroristes de Boko Haram ».

Cet appel a reçu de l’écho favorable, a indiqué le général Mohamed TOUMBA, au regard de l’engouement qu’a suscité la première vague des personnes en reddition volontaire et cela a amené le gouvernement à créer, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, le centre de réinsertion socio-économique de Goudoumaria non loin de Diffa.

Selon lui, ce centre a enregistré plusieurs centaines de pensionnaires composés d’hommes, des femmes et des enfants qui ont subi avec succès le processus de re-socialisation.

De son côté, le chef de la délégation de notre pays, M. Mahamadou KASSOGUE, ministre de la Justice et des droits de l’homme, s’est réjoui de prendre part à cette rencontre saluant ainsi les plus hautes autorités du Niger ainsi que sa population, au nom de la délégation malienne pour l’accueil reçu.

Il a rappelé que l’objet de la réunion est un partage d’expériences entre le Mali et le Niger pour la prise en charge des ex-combattants issus des groupes armés non étatiques, mais aussi mutualiser leurs ressources pour la stabilisation de la paix et la cohésion sociale dans ces deux pays affectés par le terrorisme.

Cette réunion se tient aussi dans un contexte où des personnalités politique, religieuse et militaire haussent le ton en faveur du dialogue avec les groupes armés séparatistes.

PAR SIKOU BAH

Info Matin
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