Au deuxième jour du procès de Simone Gbagbo, mardi, la parole a été donnée à la défense afin de lui permettre de poser des questions à l’Accusée. Et ce, après qu’elle a répondu plusieurs semaines durant aux questions des avocats de la partie civile. Celle qu’on présente comme « La dame de Fer » a saisi cette occasion pour présenter sa vraie personnalité que celle qu’on veut lui coller comme étant une femme criminelle, méchante et sans cœur, à travers les questions de ses avocats.
Interrogée par ses avocats sur l’affaire du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer, Mme Gbagbo a clairement affirmé qu’elle n’avait jamais entendu parler de cet homme avant ce qui lui est arrivé, qu’elle a appris, d’ailleurs,
« Je n’ai tué personne encore moins des femmes. Dans ma culture, on ne tue pas une femme, on ne blesse pas une femme, on ne frappe pas une femme en temps normal comme en temps de guerre. Dans ma culture, tuer une femme c’est rendre la guerre totale», a indiqué Simone Gbagbo, lors de son procès pour crime contre l’humanité. Et d’ajouter : « Je n’ai jamais donné d’ordre aux militaires pour bombarder le marché d’Abobo. J’ai plutôt aidé les victimes ».
Sur sa relation avec son aide de camp, Seka Seka Anselme, Mme Gbagbo a été très catégorique : « Je ne donnais jamais d’ordre militaire à Seka Seka. Je lui disais où je devrais me rendre et il se chargeait d’organiser mon départ à ce lieu», a-t-elle précisé. .
Si malgré les accusations de meurtres qui pesaient sur le commandant Seka Anselme, elle ne s’est jamais détachée de ses services, c’est parce qu’elle estimait qu’il bénéficiait de la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’on prouve qu’il est coupable. Mais rien n’a été prouvé pour sa culpabilité.
Interrogée sur son séjour dans la ville d’Odienné, l’ex-première dame ivoirienne dit avoir eu du mal à être acceptée dans cette localité, parce que tout le monde la voyait comme une femme cruelle et sans cœur. « Les gens étaient hostiles à mon arrivée à Odienné. Je ne pouvais même pas sortir et me promener dans la cours de la résidence. C’est après des négociations que j’ai pu avoir cette possibilité », a-t-elle confié. Mais, selon ses dires, après les rapports sont devenus amicaux avec le personnel de la résidence. « Nous avons tissé des liens d’amitié très forts. Souvent je faisais la cuisine et on mangeait ensemble. Le jour, je devrais quitter la ville certains ont même coulé des larmes », a-t-elle dit.
Par ailleurs, Simone Ehivet Gbagbo a été amenée à donner des précisions sur plusieurs autres affaires qui l’accusent d’être responsable de tueries des populations du Nord, d’avoir donné des ordres à Charles Blé Goudé pour inciter à la violence, d’avoir armé des miliciens, etc.