Le président de la Transition malienne, le colonel Assimi Goïta, s’est engagé dans une série d’initiatives stratégiques visant à renforcer les infrastructures d’eau potable et d’énergie dans le pays. Sa récente visite en Chine, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), marque un tournant décisif pour le développement économique et social du Mali. Le partenariat entre les deux pays, concrétisé par des mémorandums d’entente, témoigne d’une volonté claire de diversifier les investissements pour améliorer la qualité de vie des Maliens.
Un Partenariat Stratégique Sino-Malien
Bamada.net-Lors de sa visite au siège de la China Railway Engineering Corporation (CREC), le président Goïta a supervisé la signature de trois mémorandums entre la ministre malienne de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, et les dirigeants de Covec, une filiale de CREC. Ces accords portent sur un investissement de 107 milliards de FCFA destiné à la réalisation de projets d’adduction d’eau dans les localités de Ségou, Kati, Samaya et Bamako.
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Cet accord stratégique vise à répondre à une demande pressante en matière d’eau potable, un enjeu majeur dans un pays où les ressources hydriques sont insuffisantes pour répondre aux besoins croissants de la population. Ces infrastructures contribueront à l’amélioration des conditions de vie dans plusieurs régions stratégiques du Mali, tout en soutenant le développement économique.
La Volonté Politique et le Transfert de Compétences
Au-delà des montants en jeu, la visite du président Goïta et de sa délégation au siège de CREC traduit une vision pragmatique de la coopération internationale. En effet, le président a particulièrement insisté sur l’importance du transfert de compétences. Le Mali ne souhaite pas simplement bénéficier d’infrastructures modernes, mais aussi acquérir les connaissances techniques nécessaires pour assurer une gestion autonome et durable de ces infrastructures à long terme.
La ministre de l’Énergie et de l’Eau a souligné que ce transfert de compétences était une priorité. Ce partenariat ne se limite donc pas à des échanges financiers, mais s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités locales, un facteur essentiel pour assurer la pérennité des projets en cours.
Des Projets Énergétiques Ambitieux
Le volet énergétique n’est pas en reste dans cette coopération sino-malienne. Mme Bintou Camara a également signé un accord avec le Groupe Beikai Zhongdian pour la construction d’une centrale photovoltaïque de 100 MW à Koulikoro, avec un système de stockage de 50 MW. Ce projet, inscrit dans le plan national de transition énergétique, s’inscrit dans une ambition plus large d’augmenter la capacité de production d’électricité au Mali.
Le directeur général du China Institute of Strategy and Management, Xie Zhaoxian, a rappelé l’importance de l’énergie pour le développement de l’industrie et du commerce. D’ici 2026, le gouvernement malien prévoit l’installation de 1 900 MW de capacité supplémentaire, ce qui représenterait une avancée majeure pour un pays où l’accès à l’électricité reste limité.
La Diversification des Partenariats Sino-Maliens
La coopération entre le Mali et la Chine ne se limite pas à l’eau et à l’énergie. Elle touche également d’autres secteurs clés comme l’industrie et le numérique. Lors de sa visite à Synohydro, une autre société chinoise active au Mali depuis 2003, le président Goïta a exploré de nouvelles opportunités de développement, notamment dans l’hydroélectricité. Synohydro a déjà investi près de 500 milliards de FCFA dans plusieurs projets structurants, dont l’aménagement hydroélectrique de Gouina et l’extension de l’aérogare de Bamako-Sénou.
En parallèle, le projet « Mali numérique », développé en partenariat avec Huawei, est un autre pilier de cette coopération. Le mémorandum signé avec Huawei pour la transformation numérique du cloud gouvernemental marque une étape importante dans l’aspiration du Mali à devenir une économie de plus en plus numérique.
Un Engagement pour le Développement Durable
L’un des aspects les plus remarquables de cette collaboration est l’accent mis sur le développement durable. L’énergie solaire, l’hydroélectricité et les infrastructures d’eau potable sont autant de secteurs où le Mali et la Chine collaborent pour répondre aux défis du changement climatique tout en poursuivant le développement économique. Ces projets respectent les engagements de la transition énergétique mondiale vers une économie plus verte et plus résiliente.
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En conclusion, la visite du président Goïta en Chine et les accords signés témoignent d’une coopération fructueuse qui profitera aux populations maliennes à long terme. En misant sur des projets d’infrastructures d’eau et d’énergie, le Mali renforce non seulement ses bases économiques, mais s’engage aussi sur la voie du développement durable et de l’autosuffisance. Ces investissements chinois, combinés à une volonté politique forte, laissent entrevoir un avenir prometteur pour le pays.
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Sogolo Mussa
Source: Bamada.net