Alors que le Mali poursuit sa trajectoire de transition politique, une voix institutionnelle s’élève avec calme mais fermeté : celle de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). À travers son communiqué N°0012-2025/CNDH-P daté du 16 juin 2025, l’organe national de défense des droits humains rappelle une vérité essentielle que l’agitation politique tend parfois à faire oublier : la démocratie ne peut s’accommoder de la suspension durable des droits politiques et des libertés fondamentales.
La vigilance citoyenne, pierre angulaire de l’État de droit
Bamada.net-Dans un langage diplomatique mais sans ambiguïté, la CNDH prend acte du projet de loi portant révision de la Charte de la Transition, tel que présenté lors du Conseil des ministres du 11 juin 2025. Elle en profite pour rappeler au Gouvernement ses obligations : respecter la Constitution du 22 juillet 2023, les engagements internationaux du Mali – notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 et la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples de 1981.
À Lire Aussi : Communique N° 007 – 2021 / CNDH-P sur la crise socio-politique
À Lire Aussi : Situation socio-politique tendue : La CNDH s’inquiète et recommande…
La CNDH ne se limite pas à commenter. Elle recommande, exhorte, rappelle, encourage. En clair : elle agit dans son rôle de gardienne des droits fondamentaux.
Libertés fondamentales : lignes rouges non négociables
Liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté d’association, liberté de la presse, liberté de réunion pacifique… Ce sont là les piliers d’un régime démocratique. La CNDH le rappelle opportunément à un moment où les partis politiques sont toujours sous le régime de suspension, et où les citoyens, lassés, aspirent à un retour au jeu démocratique.
Face à la tentation de prolonger indéfiniment une transition militaire, l’appel de la CNDH est une alerte civique : sans libertés garanties, il n’y a ni légitimité, ni stabilité durables.
Le dialogue national : une urgence, pas une option
La Commission appelle aussi à renouer les fils du dialogue avec les forces vives de la Nation. Un dialogue sincère, inclusif, loin des simulacres. Car la consolidation de la paix passe inévitablement par l’écoute, la transparence, la participation.
Dans un pays meurtri par des années de crises politiques et sécuritaires, le renforcement de la démocratie passe par des institutions fortes, mais aussi par des citoyens conscients de leurs droits.
Une responsabilité partagée
Comme le souligne si justement le Président de la CNDH, Professeur Alkadri Diarra, « la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée. Nul n’est à l’abri de la violation de ses droits. »
Ce rappel vaut pour les autorités, mais aussi pour les citoyens. C’est ensemble que nous devons veiller sur nos droits, les défendre et les exiger pacifiquement.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
BEH COULIBALY
Source: Bamada.net