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Restriction de l’espace civique et politique au Mali : la CNDH manifeste son inquiétude

 La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) annonce avoir appris avec « regret » et « une grande inquiétude » la suspension des activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations par le gouvernement de la transition.

Aussi bien que les hommes politiques, presque tous les défenseurs des droits de l’homme semblent être contre le décret récemment pris par la présidence de la transition. Lequel interdit, jusqu’à nouvel ordre, l’exercice de toutes les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations. La lecture du communiqué publié le 11 avril 2024 nous amène à soutenir, sans ambages, que la CNDH (institution veillant sur la protection des droits de l’homme au Mali) semble désapprouver l’annonce des autorités de la transition. Dans la mise en œuvre constante de son mandat légal de promotion et de protection des droits humains, la CNDH souligne avoir appris avec regret et une grande inquiétude la poursuite de la tendance systémique de restriction de l’espace civique et politique. L’Institution Nationale des droits de l’Homme énonce avoir pris connaissance de la publication du Décret n°0230/PT-RM du 10 avril 2024 portant suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations. Cela, dit-elle, après la dissolution et/ou suspension de certains partis politiques et associations. Aussi, la CNDH déconseille-t-elle au gouvernement ces atteintes à certaines libertés fondamentales, notamment les libertés d’association, d’opinion et d’expression, lit-on dans le communiqué signé par Aguibou Bouaré, président de l’institution. Face à cette nouvelle épreuve, la Commission dit rester convaincue qu’au lieu d’apaiser le climat social, ces restrictions aux droits et libertés fondamentaux « constituent des facteurs potentiels de troubles et de tension dont le pays n’a pas besoin ».

Et d’ajouter que l’article 5 de la Loi n°2016-036/ du 7 juillet 2016 la charge « d’émettre des avis ou de formuler des recommandations à l’attention du gouvernement ou de toute autorité compétente sur toutes les questions relatives aux droits de l’homme ». Se fondant, entre autres, sur la Constitution du 22 juillet 2023, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la CNDH mettra l’événement à profit pour rappeler les responsabilités de l’État sur la protection des citoyens, voire sur la garantie des libertés fondamentales dont la liberté d’opinion, d’association, conformément à la réglementation, en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance. Elle maintient appeler l’attention des autorités sur le fait que l’exercice des droits civiques et politiques ci-dessus évoqués constitue l’essence d’un Etat démocratique respectueux des droits de l’Homme. Ce qui l’amène à inviter les populations, les hommes de médias et les utilisateurs de réseaux sociaux à s’abstenir des propos incitatifs à la haine et à la violence. L’institution encourage les autorités à persévérer dans la promotion du dialogue inclusif, constructif, gage d’une paix durable.

Mamadou Diarra

Source: Le Pays

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