Les autorités camerounaises se sont engagées à faire le tri des réfugiés nigérians vivant sur leur sol. Depuis près d’un semestre, elles ont entrepris de rapatrier de force ceux qui ne sont pas régulièrement enregistrés dans l’unique camp de Minawao. A ce jour, plus de 20 000 personnes ont déjà été rapatriées, nous rapporte le journalducameroun.com.
Les autorités camerounaises passent les réfugiés au crible
Les autorités camerounaises ne veulent pas se compromettre par un humanisme aveugle. Ayant accueilli des ressortissants nigérians qui fuyaient les affres de la secte islamisteBoko Haram dans l’Etat de Borno, elles ont érigé un camp à Minawao pour les recevoir. Mais compte tenu des activités subversives constatées ça et là, elles ont décidé de passer le camp au crible. A cet effet, depuis six mois maintenant, elles ont rapatrié de force plus de 20 000 réfugiés non enrégistrés dans les fichiers du camp de Minawao. Ils sont donc renvoyés par centaine à longueur de journée par camion vers la ville nigériane de Mubi.
Loin de violer le droit humanitaire international, le gouvernement camerounais justifie cette opération par le fait que des combattants du groupe islamiste profitent de l’affluence des réfugiés pour se soustraire à la vigilance des forces de sécurité. Et une fois sur le sol camerounais, ils commettent des attentats-suicides et d’autres actes terroristes comme on le constate dans l’Extrême-Nord du pays.
Toutefois, Mamoudu Umaru Sarki, le sous-préfet de Fotokol semble relativiser les choses : « Les rapatriés pour nous, de notre côté, je crois que c’est assez abordable. Mais c’est du côté du Nigeria qu’il y a encore des poches de Boko Haram. En attendant qu’on renforce cette sécurité, on a voulu un peu aménager leur situation, parce qu’il faut d’abord ça, avant de chercher à les ramener chez eux. »
Même si les versions semblent discordantes, les autorités camerounaises sont décidées à poursuivre sur leur lancée, advienne que pourra.
Source: Afrique sur 7