L’exercice instaure un espace d’échange et d’évaluation des interventions de l’organisme onusien
L’Unicef, dans le cadre de la dissémination du programme de coopération Mali- Unicef 2015-2019, vient d’initier un café de presse visant à donner un visage humain aux interventions et impliquer davantage les médias. La session inaugurale s’est déroulée, lundi, au Grand Hôtel de Bamako sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Économie numérique, de l’information et de la communication, le Dr Cheick Omar Maïga. Il avait à ses côtés le représentant de l’Unicef -Mali, Fran Equiza, le président de la Maison de la presse, Dramane Alou Koné, et des spécialistes de l’Unicef, Brehima Siaka Diallo et Ismaël Maiga. La presse était fortement représentée. Ce café de presse qui se veut régulier, entend instaurer un espace d’échange et d’évaluation des interventions de l’organisme onusien.
Le représentant de l’Unicef l’a présenté comme une approche de concertation autour de la mise en œuvre des interventions du programme conjoint de coopération. Elle procède, a-t-il précisé, d’une démarche participative et d’échanges en vue d’une appropriation pour le bénéfice des enfants et des femmes.
Le présent programme-pays contribue aux priorités nationales dans le cadre du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) 2012-2017. Il participe aussi, selon Fran Equiza, à la mise en œuvre du plan cadre des Nations Unies d’assistance au développement 2015-2019. Ainsi conformément aux objectifs du plan stratégique 2014-2017 de l’Unicef, une attention particulière est accordée à l’intégration de l’équité, du genre, de la résilience et à la consolidation de la paix.
Le nouveau programme 2015-2019 comprend sept composantes sectorielles : santé, nutrition, éducation de base de qualité et équité, eau, hygiène et assainissement, protection des enfants et politique et inclusion sociale. Il vise la réduction des disparités qui constituent un frein à l’accès aux services sociaux de base des populations, notamment les communautés rurales les plus désavantagées. La contribution de l’Unicef à ce programme est d’environ 180 milliards Fcfa sur 5 ans.
La composante intersectorielle vise la maximisation de l’impact des interventions en faveur des enfants et des femmes en renforçant la synergie et les liens entre les différentes composantes sectorielles ci-dessus mentionnées. Elle s’articule autour des sous-composantes planification, suivi-évaluation, communication pour le développement et communication externe et urgences.
La planification, le suivi et l’évaluation contribueront à la promotion d’une culture d’évaluation, à la production régulière et à la diffusion de statistiques ventilées, afin de soutenir l’élaboration de politiques publiques équitables. La communication pour le développement assurera l’intégration du changement social et du changement de comportements, ainsi que la promotion de la cohésion sociale et du dialogue intercommunautaire dans chaque composante. Elle se concentrera sur la prévention de la malnutrition et des violences à l’encontre des enfants et des femmes, et particulièrement sur le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines. Dans les régions du nord du pays, l’accent sera mis sur la culture et la consolidation de la paix au niveau communautaire.
PARTENAIRES ET PARTIE PRENANTE. La sous-composante communication externe et partenariat travaillera avec les médias et les partenaires nationaux et internationaux pour la promotion et le respect des droits des enfants, notamment les plus vulnérables.
Enfin, la sous-composante coordination des urgences et stratégie pour le nord veillera à l’élaboration et à la mise en place par le bureau pays de mécanismes de préparation et de réponse rapide aux crises humanitaires et à l’intégration, par chaque composante sectorielle, d’activités cohérentes avec les engagements de l’Unicef en situation d’urgence. Elle coordonnera toutes les interventions visant à assurer la remise en fonction des services sociaux de base afin de renforcer la cohésion sociale et la résilience des communautés affectées par les crises.
Dans sa présentation, le spécialiste en communication de l’Unicef, Ismaël Maïga a démontré que les médias sont les moteurs de la sensibilisation. A ce titre, ils doivent être impliqués en tant que partenaires et partie prenante afin de renforcer la pertinence des interventions. « Mais, il est aussi nécessaire d’orienter et impulser une dynamique de communication en faveur des enfants », a t-il préconisé.
D’après l’analyse du spécialiste en monitoring et évaluation, Bréhima Siaka Diallo, 2,5 millions d’enfants souffrent de trois privations et vivent dans un ménage pauvre. La plupart de ces enfants vivent dans la région de Sikasso, Mopti, Ségou et Koulikoro. A Sikasso et Mopti, la plupart sont victimes de privations de services sociaux de base.
Au nord, les enfants ont un grand problème d’accès au service de restauration de l’État, de cohésion sociale. A ce niveau, différents modèles d’intervention sont proposés, a souligné Bréhima Siaka Diallo, notamment des interventions thématiques pour accroitre l’accès aux services sociaux de base, renforcer la résilience, soutenir les systèmes de prestation de services et renforcer les politiques et budget sensibles à la situation des groupes et les enfants les plus défavorables.
Le secrétaire général du ministère de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication a souhaité que cette rencontre devienne régulière car, pour lui, rien ne vaut l’échange. « Tout ce que nous faisons en matière de santé, hygiène et assainissement et éducation gagnera davantage si les médias accompagnent », a assuré Cheick Omar Maïga.
F. NAPHO
Source : L’ Essor