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Autun : course-poursuite folle pour un militaire

Une voiture lancée à 130 km/heure dans les rues du centre-ville. À son volant, un militaire perdu parce qu’il a vécu au Mali.

GENDARMERIE ARMEE

Quand les gendarmes le poursuivaient, il était toujours au combat. » Cette phrase est du substitut du procureur Isabelle Durnerin. Le prévenu de 23 ans, engagé dans le régiment d’infanterie de Clermont-Ferrand, est visiblement affecté parce qu’il a vu au Mali pendant cinq mois.

Une simple question du président Thierry Deschanel permet de comprendre ce qui se passe dans la tête de cet Autunois. « Est-ce que cela s’est bien passé ? » Et la réponse, murmurée, est explicite. « Non, il y a eu des combats violents. J’ai vu des cadavres », répond-il. Les images sont en train de repasser dans sa tête. Celle de son camarade de régiment tué au combat également. L’Afghanistan, sa première mission en opération extérieure s’était mieux passé. Il était revenu sans séquelle psychologique.

Une vitesse folle

Pourtant, le 26 décembre, la conduite de ce militaire aurait pu avoir des conséquences malheureuses. Son refus d’obtempérer aux forces de l’ordre, alors qu’il n’avait plus de permis, a mis la vie de plusieurs personnes en danger. Les gendarmes l’ont suivi à 110 km/heure dans les rues du centre-ville et lui roulait plus vite encore, probablement à 130. C’était dans le centre-ville où la vitesse est limitée à 30 km/h. Des rues ont été prises à contresens, des stops n’ont pas été respectés. Les gendarmes l’ont perdu de vue au bout de quelques minutes. Avant que le jeune homme ne vienne de lui-même se rendre.

Et ce qui a déclenché tout cela, c’est que les gendarmes ont croisé son regard insistant. « Il a eu peur quand il a vu les gendarmes. Il a eu peur des sanctions dans son régiment. Même s’il a beaucoup été affecté par sa mission, il affectionne son métier », plaide son avocat Me Girardot. Il faut dire que l’Autunois a d’abord été plaquiste-peintre avant de s’engager dans l’armée.

Quelle sanction ?

Même si le pire a été évité, la dangerosité de la conduite du prévenu méritait une sanction. Elle s’élève à 8 mois de prison avec sursis. Sans mise à l’épreuve. « Comme vous êtes basé à Clermont-Ferrand, il sera difficile d’assurer un suivi entre le service de probation de Chalon et celui de Clermont », détaille le président. Et il y a risque pour lui de perdre son emploi dans l’armée. Car finalement cette audience en comparution immédiate avait un but précis : créer un électrochoc dans la tête du militaire.

« C’est une chance pour lui de se retrouver devant le tribunal. Il faut qu’il assume ce qui ne va pas pour avancer », indiquait quelques minutes auparavant le parquet. D’où ce conseil du tribunal : entamer des démarches pour voir un psychologue en privé. Car au sein de l’armée, c’est une procédure de réforme qui pourrait être engagée.

SOURCE /lejsl.com

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