Il ne remet pas en cause l’intervention française en Centrafrique qu’il juge « légitime vu les risques de massacres » qui se faisaient jour. Mais le député européen Arnaud Danjean s’interroge sur la façon dont le gouvernement « conçoit et planifie ses opérations » : « À chaque fois, on intervient seul et on cherche à bâtir une coalition après coup. C’est une fois qu’on est sur place qu’on se retourne vers les autres pour leur demander de s’engager aussi ».

Le président de la sous-commission Défense du Parlement européen profite de quelques jours de repos pour livrer son expertise sur la situation explosive en Centrafrique. Pour le Bressan, la France est confrontée à deux problèmes. « D’une part, on déploie une mission dans un pays anarchique où règne un chaos total. La situation fait davantage penser à la Somalie qu’au Mali ou à la Côte d’Ivoire car nous n’avons pas, en Centrafrique, d’ennemis clairement identifiés. On désarme des milices mais sans savoir précisément si elles ne seront pas ensuite victimes de représailles sanglantes. D’autre part, on est clairement en sous-effectif. Pour sécuriser le pays et désarmer efficacement les milices chrétiennes et musulmanes, on aurait besoin de plusieurs dizaines de milliers d’hommes. Or, on a 1 600 soldats français et 4 000 de la force africaine ». Arnaud Danjean craint que son pressentiment, au début de l’intervention, ne se réalise : « Si l’ONU n’envoie des troupes, le conflit va s’enliser et mettre nos soldats dans des situations périlleuses et intenables ».

source : le journal