A 14h, un message diffusé sur les antennes de la télévision nationale annonce la lecture imminente du communiqué de la liste du Gouvernement mais il a fallu attendre une bonne heure avant que le Secrétaire général de la Présidence n’apparaisse sur nos petits écrans (15h17mn) pour donner lecture de la liste des membres du Gouvernement. Une liste de 25 membres avec deux surprises majeures. Les Colonels Modibo Koné et Sadio Camara ne sont pas retenus comme ministre.
15h28 : Tentative d’arrestation du Secrétaire général adjoint de la Présidence
La situation devient tendue et même confuse un quart d’heure après cette annonce. Une première information circule, dans les hautes sphères de l’Etat, et annonçant une tentative d’arrestation du Secrétaire général adjoint de la Présidence et dans le même temps, le Secrétaire général lui-même est annoncé en fuite. Le recoupement nous permette d’évoquer une tentative d’arrestation du premier et une exfiltration du second.
17h00 : Prise de position inhabituelle des Soldats
L’information d’une embrouille au niveau des militaires devient persistante. Le Premier ministre essaye, dit-on, de renforcer sa sécurité. Dans le même temps, les équipes de BamakoNews observent des prises de position inhabituelle de soldats des forces spéciales. Avec leurs cagoules, ils se mettent en stationnement devant l’hôtel Salam, à la montée du Pont Fadh et près du Monument de l’Indépendance. Plusieurs pick-up de militaires sont observés dans la circulation avec une allure vive et préoccupante.
18h20 : Confirmation
Les premières indiscrétions commencent à filtrer des fenêtres de Kati, pour envahir la toile. Bah N’daw et son Premier ministre sont bel et bien conduits à Kati. D’abord, l’opinion spécule sur une simple réunion de haut niveau. Mais le dispositif sécuritaire renforcé à Kati, donne une toute autre impression.
OIn comprend rapidement que les premières explications et motivations sur le gouvernement Ouane 2 ne semblent pas convaincre des militaires surexcités, qui rejettent la liste catégoriquement.
19h : Les chancelleries alertent
Selon les indiscrétions sur place. Les deux colonels évincés du gouvernement sont à la manœuvre. En plus du Président et du Premier ministre, le nouveau ministre de la défense, non moins Secrétaire général du même ministère, ainsi le secrétaire général de la Présidence seraient entre les mains des soldats à Kati. Les nerfs commencent à surchauffer, des doléances tombent sur la table, dont la démission du premier ministre Moctar Ouane, le remembrement du gouvernement.
C’est le moment choisi par les ambassades pour informer leurs concitoyens de la situation en appelant à la prudence. Les premiers communiquent aussi arrivent en ce moment et succéderont jusqu’à 22h. D’abord la MINUSMA sur son compte twitter, ensuite la CEDEAO et le comité local de suivi. La communauté internationale se dit « préoccupée » par la situation au Mali. La MINUSMA demande « la libération » des personnes arrêtées, pendant que la CEDEAO, suit avec une « vive préoccupation » la situation au Mali.
00h10 : Début des rencontres avec les politiques et la société civile
Aux alentours de 23h, plusieurs organisations politiques et de la société civile sont annoncées à Kati. D’abord le M5-RFP est reçu. Ses responsables (Choguel Maïga, Mountaga Tall et des jeunes du mouvement) se rendent à Kati avec une forte délégation. Une rencontre d’une heure est tenue sans qu’une information sérieuse ne filtre. Après, c’est au tour du Cherif Madani Haïdara d’être reçu par « les hommes forts du pays ». Le ballet des rencontres s’est poursuivi tard dans la nuit sans que nous ayons d’informations concrètes sur ce qui se négocie réellement, ni sur l’état d’esprit du Président N’Daw et de Moctar Ouane.
Nous suivrons l’évolution de la situation.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews