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Aguibou Bouaré, CNDH : « Priorité aux élections »

« La refondation du Mali est un chantier trop ambitieux au vu du temps qui reste pour la transition. La priorité doit aller à l’organisation des élections présidentielle et législatives. Tout au plus, on peut mettre en place des comités d’experts devant mener des réflexions  par rapport aux réformes que le nouveau pouvoir va mettre en œuvre. Sinon, cette transition n’est pas outillée pour conduire à terme les réformes ».

 Boubacar Bocoum, analyste politique

«L’inclusivité ne suffit pas »

« L’architecture gouvernementale doit refléter toute la composante sociale et une forme d’inclusivité pour apaiser le climat politique et social. L’inclusivité ou la représentativité ne suffit pas pour acter l’efficacité et l’efficience d’une équipe. Il s’agit en réalité d’avoir un leadership avéré par rapport à l’intégrité et pouvoir orienter le gouvernement vers des actions concrètes. Donc, je pense qu’aujourd’hui, la façon d’emmener une entente, c’est de mettre tout le monde ensemble, échanger, discuter et trouver un compromis. Au-delà, il faut éviter qu’il y ait une pléthore d’hommes, de représentations au gouvernement. Ensuite, pour l’efficacité, il faut une cohésion, donc une cohérence dans la façon d’exécuter les mots d’ordre du leader.

Aujourd’hui, il manque au Mali la vision. Tout le monde parle d’inclusivité, de représentativité. Après, dans l’équipe, on se trouve dispersé. Chacun travaille dans son petit coin. Simplement la vision globale n’est pas à l’ordre du jour. D’où le pilotage à vue.

Aujourd’hui le challenge veut qu’on apporte la sécurité, ensuite relancer la machine économique, puis aller aux réformes institutionnelles. La tâche est ardue, difficile politiquement à faire passer. Mais le timing permet, s’il y a une bonne visibilité, de réaliser ce chronogramme ».

Moussa Mara, ancien PM

« Des lendemains difficiles »

« Je suis un des rares leaders politiques qui ont condamné le coup d’état le même jour où il est survenu. Il faut sortir rapidement de cette situation pour que la transition puisse suivre son cours normal. En aucune manière on ne peut accepter ce coup de force. Maintenant ceux qui en sont les auteurs et qui sont de ce fait à la tête du pays, c’est à eux d’avoir la pleine conscience des difficultés dans lesquelles nous nous retrouveront s’ils persistent dans la tentation de garder le pouvoir.

La CEDEAO doit ouvrir la plage de discussion. Et je crois que le leadership militaire au pouvoir est capable de comprendre. Ils l’ont compris il y a neuf mois, il n’y a pas de raison qu’ils ne comprennent pas. En outre, il y a des dynamiques internes : des autorités religieuses, traditionnelles qui essaient de leur parler. Si les autorités militaires comptent conduire la transition, le Mali connaîtrait des lendemains difficiles

Mon parti, Yelema, n’est pas dans l’hypothèse d’entrer dans un gouvernement, dans l’hypothèse d’envisager même un gouvernement. Mais plutôt que la transition suivre son cours comme demandé par le Conseil de sécurité de l’ONU et par l’UA».

Assimi Goïta

Le clin d’œil aux politiques

Face aux pressions internationales et aux menaces de sanctions, le colonel-major Assimi Goïta a joué la carte d’élargissement de la base politique en attribuant le fauteuil de Premier ministre au Mouvement du 5 juin, fer de lance de la contestation contre le régime d’IBK.

Par ailleurs, il a donné un bout d’explication à son geste. « Il fallait choisir entre la stabilité du Mali et le chaos, nous avons choisi la stabilité. Il fallait choisir entre le désordre et la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité. C’est l’occasion pour moi de vous demander encore une fois de mobiliser, et je pense que je peux compter sur capacité de mobilisation, je peux compter sur votre capacité de compréhension, de leadership et votre expérience. Nous avons souhaité et nous demandons votre soutien à ce que le poste de Premier ministre revienne au M5 ».

Attaque d’un poste de contrôle

1 policier et 4 civils tués

Cinq personnes, un policier et quatre civils, ont été tué dimanche dans une attaque menée par des jihadistes présumés contre un poste de contrôle dans le sud du Mali, Une région pourtant plus épargnée par de tels actes que le reste du pays. C’est une région habituellement plus épargnées par les attaques terroristes

Le poste situé près de Bougouni, à une centaine de kilomètres des frontières ivoirienne et guinéenne, a été attaqué dans la nuit entre 3 h 30 et 4 h par des hommes armés non identifiés mais présumés jihadistes, a dit un responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat comme le cas systématiquement pour de tels faits

Un élu local tenant  lui aussi à rester anonyme a confirmé l’attaque en précisant qu’elle visait un poste mixte de la police et des services forestiers. Le poste est placé sur un important axe de circulation entre le Mali et la Côte d’ivoire

L’attaque est survenue le jour où les chefs d’Etat ouest-africains se réunissent pour examiner les récents développements politiques au Mali, avec la stabilité de notre pays et de tout le Sahel comme l’une des grandes préoccupations de ce sommet extraordinaire.

 M5 et Mahmoud Dicko

La brouille persiste

Le 31 mai, le porte-parole du M5 RFP a présenté ses excuses à Mahmoud Dicko. Une « initiative personnelle » selon de nombreux leaders du mouvement, qui se désolidarisent.

Depuis des mois les relations ont tourné au vinaigre avec l’ex-autorité morale accusée de s’être détournée du mouvement. Une séparation « sans querelle ni animosité » avait précisé l’imam Mahmoud Dicko ; côté leaders du mouvement, le ton est acide ; «  le religieux et ses compagnons ont fait reculer le combat » regrettait Mohamed Aly Bathily devant un parterre de journalistes au lendemain de la publication du « Manifeste pour la refondation du Mali »concocté par l’imam. Il l’avait vertement tancé de fricoter avec les militaires qui ont « confisqué la transition au M5 ». De l’avis d’un observateur politique, Mahmoud Dicko pensait pouvoir manipuler les jeunes colonels qui ont pris le pouvoir. Ainsi, il avait signifié publiquement que personne, au sein du M5, n’avait la stature pour diriger la transition et il a fait en sorte que les personnalités du mouvement soient écartées. Un calcul pour placer ses proches de la coordination des mouvements et associations et sympathisants (CMAS) ? Mahmoud Dicko s’en est défendu, soutenant qu’il n’est point intéressé par l’exercice du pouvoir.

Contre toute attente le 31 mai dernier, une délégation du M5 conduite par son porte-parole, Jeamille Bittar, s’est rendu au domicile de l’imam Mahmoud Dicko aux fins de lui présenter des excuses. Très vite, la démarche est décriée.  Un concert de voix dissonantes se fait entendre. « Le comité stratégique n’a mandaté personne ».

Accord de paix

La CMA hostile à sa relecture

Dans la soirée du mercredi 2 juin, une délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad(CMA) est reçue en audience par le président de la transition, Assimi Goïta, affublé de Choguel Kokala Maïga pressenti comme le futur Premier ministre connu pour ses diatribes contre l’accord de paix signé en 2015 dont il n’a cessé depuis des mois de réclamer la relecture. Or la CMA accrochée à la mise en œuvre de l’accord dans son entièreté s’est dite rassurée. Le président de la transition et la CMA ont-ils réussi à convaincre Choguel d’y renoncer, histoire de ne pas ouvrir un autre front alors que l’armée éprouve du mal à contenir les attaques djihadistes de plus en plus fréquentes ? Difficile pour l’instant d’y répondre avec précision.

En tournée à Nioro

Soumeylou Boubèye tente de séduire Bouyé

L’ancien Premier ministre a multiplié les tournées ces derniers temps dans l’arrière-pays. A Nioro du Sahel, Soumeylou Boubèye Maïga a renoué le fil du dialogue rompu avec le chérif Bouyé Haïdara, un de ses féroces détracteurs. S’il faut se garder d’en conclure à une réconciliation, au moins les deux ont échangé.  Soumeylou Boubèye a à cœur de s’attirer les faveurs de l’influent religieux au point de tomber dans le déni en assurant n’avoir « jamais été en conflit avec le chérif de Nioro ».

Rassemblées par la Rédaction

Source: L’Informateur

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