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AEEM : un monstre incontrôlable ?

La question de la dissolution de l’AEEM est au centre des débats, depuis le malheureux incident survenu à l’Institut universitaire de gestion (IUG), le 12 octobre dernier. En effet, un affrontement entre étudiants a fait un mort et une dizaine de blessés. Sur la télévision publique malienne, Moussa Niangaly, le secrétaire général de la Coordination nationale de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a écarté la responsabilité de l’Association dans le drame, pointant l’insécurité sur l’espace universitaire.

En réalité, des situations de ce genre sont malheureusement monnaie courante dans le monde scolaire et universitaire malien, où des étudiants se livrent régulièrement à des règlements de compte autour du renouvellement du bureau de l’AEEM. L’université a été transformée en champ de bataille, selon un responsable sécuritaire, détaché au sein du département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Le principal enjeu c’est la manne financière qui provient de la gestion des parkings, explique un autre enseignant, pour qui, tant que l’AEEM sera impliquée dans la gestion du patrimoine universitaire, la violence y sera toujours monnaie courante.

D’ailleurs, depuis des années, des maliens appellent à la dissolution de l’AEEM, cette association qui a joué un rôle très important, lors de la révolution de mars 1991, ayant abouti à la chute du régime unique du dictateur Moussa Traoré. Une revendication qui ne date pas d’aujourd’hui et qui revient à chaque épisode dramatique.

Les moins catégoriques invitent à refonder le syndicat estudiantin, devenu un monstre incontrôlable, à la solde de l’instrumentalisation politique.

Ainsi, apprend-on, dans le chantier de la transition en cours, le problème de l’école est un chapitre important, notamment cette lancinante question de l’AEEM, qui si, elle n’est pas prise en compte, risque d’hypothéquer l’avenir de nombreux étudiants.

Un état des lieux sur l’école malienne est plus que jamais indispensable pour résoudre durablement le problème d’insécurité, la baisse drastique du niveau des élèves, mais aussi les grèves récurrentes des professeurs et étudiants.

Certes, pour l’heure, la dissolution de l’AEEM n’est pas à l’ordre du jour, mais des reformes à minima ne sont pas à écarter, pour stopper cette poussée d’adrénaline qui annonce un cycle de violences dans l’espace scolaire et universitaire.

Aly Bocoum     

Source: Bamakonews

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